Adama Barrow investi le 19 janvier 2017
L’impasse électorale dans laquelle se trouve la Gambie devrait prendre fin dans un mois, jour pour jour. C’est ce qu’a décidé la Conférence des chefs d’Etat de la sous-région ouest africaine, hier à Abuja.
Le 19 janvier 2017 va être une date fatidique pour la Gambie. C’est ce jour que le président élu, Adama Barrow, devra être investi président de la République. C’est du moins la décision issue de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pour donner un cachet officiel à la prestation de serment, ‘‘tous les chefs d’Etat assisteront à l’investiture du président Barrow’’, lit-on dans le communiqué final qui a sanctionné la 50e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisme sous régional.
Quant au perdant de l’élection, ses anciens pairs l’appellent à respecter la décision du peuple gambien. ‘‘La Conférence lance un appel au Président Yahya Jammeh pour qu’il accepte le verdict des urnes et s’abstienne de tout acte de nature à compromettre la transition et le transfert pacifique du pouvoir au président élu (...). La Conférence prendra toutes les actions nécessaires pour faire appliquer les résultats des élections du 1er décembre 2016’’. Une ferme mise en garde suivie d’un appel au calme à toutes les parties prenantes de ce litige postélectoral. ‘‘La Conférence encourage toutes les parties prenantes, à l’intérieur et à l’extérieur de la Gambie, à faire preuve de retenue, à respecter l’état de droit et à assurer une transition pacifique du pouvoir. Elle exhorte les forces de défense et de sécurité gambiennes à exercer leur mandat de façon républicaine et assurer la protection des personnes et des biens’’.
Toujours mitigé
Vendredi 9 septembre 2016, dans une déclaration à la télévision, le président gambien sortant, Yaya Jammeh, contestait les résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre après avoir préalablement félicité son challenger Adama Barrow. Le mardi 13, il saisissait une Cour suprême, non fonctionnelle depuis longtemps, pour demander l’annulation des résultats du scrutin. Le même jour, une délégation de chefs d’Etat de la Cedeao composée du Nigérian Muhamadu Buhari, du ghanéen John Dramani Mahama, du Libérien Ernest Bai Koroma et du chef d’Etat en exercice de la Cedeao, la Sierra-Léonaise Ellen Johnson Sirleaf, entame les négociations pour un départ pacifique de Jammeh, avec un résultat mitigé.
A côté du ton diplomatique de la Cedeao, le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, est plus catégorique. ‘‘Les forces de sécurité doivent faire preuve de retenue dans l'utilisation de la force et respecter les normes internationales relatives aux droits de l'Homme’’, a-t-il déclaré avant d’ajouter que ‘‘tous les responsables des violations des droits humains doivent être tenus responsables’’.
OUSMANE LAYE DIOP