Publié le 27 Oct 2015 - 23:13
GESTION DES DÉCHETS CONFIÉE A L’UCG

Abdoulaye Diouf Sarr évince l’entente Cadak-Car

 

L’entente entre les Communautés des agglomérations de Dakar (CADAK), et celles de Rufisque (CAR) n’a plus la gestion des déchets solides à Dakar, confiée à l’unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG). Une annonce faite hier par le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire Abdoulaye Diouf Sarr.

 

Premières frictions entre l’exécutif et les pouvoirs délocalisés dans la perspective de l’acte III de la décentralisation ? L’Etat a en tout cas ôté le pain de la bouche de l’entente Cadak-Car.  Par le décret 2015-1703 du 26 octobre 2015, ‘‘décision a été prise de transférer le programme de gestion des déchets solides urbains de la région de Dakar à l’unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG)’’, a annoncé hier le ministre de la Gouvernance locale, Abdoulaye Diouf Sarr, lors d’un point de presse.

Le ministre a justifié ce coup dur porté à l’intercommunalité Dakar-Rufisque en vertu de l’article 119 de la loi n° 2013-10 portant Code général des collectivités locales qui dispose : ‘‘Les modalités de mise en œuvre des missions relatives au nettoiement et à la salubrité dans les collectivités locales de la région circonscription administrative abritant la capitale sont déterminées, en tant que de besoin, par les dispositions particulières fixées par décret.’’

En dehors de cette disposition légale, le ministre s’est adossé sur les ‘‘dysfonctionnements’’, et les nombreuses complaintes des acteurs du nettoiement pour passer à l’acte. L’intention des exécutifs locaux du département de Rufisque de dissoudre la CAR et de sortir de l’entente après une plainte au ministre le 15 octobre ; la délégation de six syndicats des travailleurs du nettoiement qui, quatre jours plus tard, a déploré ses ‘‘difficiles conditions de travail liées au système de management de l’entente Cadak-Car’’ ; les difficultés constatées par les maires de villes de Guédiawaye, Pikine, Rufisque, du code de gouvernance  de l’Entente, les retards de paiements des concessionnaires du nettoiement, l’insalubrité de la Dakar…, sont autant de raisons qui, pour Abdoulaye Diouf Sarr, ont justifié la nécessité de prendre les choses en main.

 ‘‘Les différents parties prenantes s’accordent sur la défaillance du système actuel de gestion des déchets solides dans la région de Dakar et sont favorables à une intervention urgente de l’Etat’’, s’est-il justifié.

Le problème reste entier, mais le ministre-maire rassure sur les prérogatives de la nouvelle structure. ‘‘La tâche est immense. Mais l’UCG, en relation avec tous les acteurs concernés, les collectivités locales en particulier, prendra les dispositions appropriées pour débarrasser la capitale de ses ordures’’, a promis Diouf Sarr, insistant sur la préservation des acquis sociaux qui est un impératif, selon lui, et rappelant que l’Etat versait 10 milliards annuels à l’Entente Cadak-Car sur les 17,5 milliards de F Cfa du programme national de gestion des déchets solides (PNGD).

OUSMANE LAYE DIOP

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