Publié le 27 Sep 2019 - 18:14
GESTION DES INONDATIONS DANS LA VALLEE

Une prise de décisions politiques préconisée 

 

Il est aujourd’hui nécessaire, de prendre des décisions politiques pour la gestion des inondations dans la Vallée du fleuve du Sénégal. C’est ce qu’a préconisé hier le consultant du cabinet français Brl ingénierie, Gwenaël Chevallet, en charge de l’étude sur les risques d’inondation en rapport notamment les barrages de Diama et de Manantali.

 

La survenue d’inondations rapprochées et sévères pourrait avoir comme entre autres conséquences, des dommages sur les périmètres de cultures irriguées, des pertes de récoltes et plants en pépinière. Mais aussi des pertes de revenus agricoles, une aggravation des difficultés à rembourser les crédits de campagne, une aggravation de l’insécurité alimentaire, et des dommages sur les parcelles de cultures de décrue. C’est ce qui ressort de l’étude sur les ‘’risques d’inondation et le déversement non contrôlé connexe de l’eau des barrages de Diama et Manantali et le plan de préparation aux situations d’urgence’’, rendue public hier, lors d’un atelier.

Selon le consultant du cabinet français Brl ingénierie, Gwenaël Chevallet, en charge de l’étude, la gestion actuelle du barrage de Manantali constitue un ‘’bon compromis’’. ‘’On a également, un ouvrage qui résiste à des crues exceptionnelles. Ce qui est une bonne nouvelle. Aujourd’hui, on connait mieux les risques potentiels, les zones inondables. Maintenant, il faut des décisions politiques. Il faut prendre en compte cette définition du risque dans leurs aménagements, leur occupation des sols, leur gestion quotidienne de l’agriculture afin de mieux se protéger contre les inondations’’, préconise l’expert français. 

Selon lui, toute la Vallée du fleuve Sénégal est concernée par les risques. Mais le barrage de Manantali protège contre ces crues du Fleuve Sénégal. ‘’Notre analyse a prouvé que la crue de 1999 est relativement courante. Et qu’il faut s’attendre à des évènements plus forts. C’est important d’anticiper et il faut que les pouvoirs politiques et les décideurs puissent le faire. Sur l’aspect crue, on ne sait pas aujourd’hui s’il n’y aura plus ou moins. On peut prévenir les populations pour protéger les vies humaines et le cheptel’’, dit-il. D’après M. Chevallet, sur le barrage de Manantali, il y une perte de production hydroélectrique qui peut être majeur. ‘’Ce qu’on peut faire ce sont des protections locales à l’aval en faisant des digues de protection. Ce qui peut être uniquement géré par le gouvernement du Sénégal’’, fait-il savoir.

Un montant de 112 342 371 F CFA non recouvré par la Cncas

Il convient de noter également, selon cette étude menée par le cabinet français, l’aménagement des terres à usage agricole dans la plaine d’inondation, ne cesse de croître. Ceci eu égard à la place qu’accordent les pouvoirs publics à la vallée du fleuve Sénégal pour le soutien à la politique d’atteinte de l’autosuffisance à riz dans le cadre du Programme d’accélération de la cadence agricole au Sénégal (Pracas). Les surfaces aménagées croissent de plus en plus passant de 95 030 en 2006 à 128 052 ha en 2015. Et, les sinistres sur les exploitations agricoles de la vallée, lors de la crue de 1999 ont engendré des créances en souffrance dans le secteur bancaire.

‘’Au niveau de la Cncas, principale banque du secteur agricole, le montant du crédit non recouvré en fin de campagne était de 112 342 371 F CFA réparties entre le département de Podor (dont Donaye) et celui de Matam. Le PIP et la SAED étaient affectés à hauteur respectivement de 52 900 000 FCFA et 80 300 000 FCFA. Au-delà de l’agriculture, l’inondation des zones de décrue impactera fortement les petits producteurs évoluant principalement sur les berges du fleuve ou au niveau des affluents et défluents’’, renseigne le document. Il souligne aussi que l’envahissement des cuvettes de décrue impactera les activités piscicoles qui y sont menées à grande échelle. Et qui alimentent près de 30% des marchés locaux en produits halieutiques entre Bakel et Matam.

Toutefois, le Conseiller technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Tanor Maïssa Dieng, a signalé que la tutelle travaille pour la mobilisation de ressources en eaux du bassin du Fleuve Sénégal pour étendre davantage les terres irrigables.

‘’Pour cela, tous les ouvrages qui sont déjà en place ou qui sont en train d’être érigés dans le cadre de ce projet et d’autres, seront suivis afin d’avoir une idée précise des potentiels d’eaux irrigables que nous avons dans la vallée du Fleuve Sénégal. Et augmenter la production agricole qui constitue un des objectifs principaux du projet’’, explique M. Dieng qui est par ailleurs, président du comité de pilotage du Projet de développement intégré et durable de l’agrobusiness au Sénégal. Ainsi, il précise que l’objectif de l’étude c’est de proposer à la fois des possibilités de gestion alternatives des différents barrages. Et de définir des points d’alerte sur le territoire sénégalais pour qu’il n’y ait pas de risque d’inondation du Fleuve Sénégal.

MARIAMA DIEME

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