Une nouvelle plateforme pour démocratiser l’accès aux données
Dans un souci de transparence dans la gestion des ressources pétrolières et gazières, le Sénégal compte faciliter l’accès à l’information par un outil numérique. La dématérialisation des démarches administratives du secteur est également prise en compte.
Les informations relatives au secteur pétrolier et gazier du Sénégal seront désormais disponibles via une plateforme numérique. Le Cadastre pétrolier sénégalais (CPS) a été lancé hier et vise à garantir au grand public l’accès aux données. Une vieille doléance de la société civile sénégalaise.
Selon le ministre du Pétrole et des Énergies, l’objectif est ‘’d’aller vers une numérisation progressive, une meilleure gestion des données liées aux activités d’exploration, de développement et de production d’hydrocarbures. Ce cadastre nous permettra de démocratiser davantage l’accès à l’information dans le secteur, grâce à la modernisation et la numérisation des données et des procédures. Il s’agit donc de mettre à la disposition de tout le public, mais également du monde des informations correspondant à leurs besoins’’.
Pour les structures étatiques, ce sera un moyen efficace d’assurer la gestion administrative des autorisations, le suivi des projets pétroliers et gaziers, et la promotion du bassin sénégalo-mauritanien. Du côté des compagnies pétrolières et les scientifiques, il s’agira de dématérialiser les procédures administratives, d’accéder beaucoup plus facilement aux données et d’interagir, en temps réel, sans nécessité de déplacement.
‘’Pour le grand public, l’objectif est d’accéder beaucoup plus facilement à l’information sur le secteur. Le système du cadastre est conçu pour devenir une vitrine nationale et internationale du secteur des hydrocarbures. Il a, entre autres objectifs, celui d’assurer la transparence dans l’attribution et la gestion des titres, d’assurer le suivi ainsi que la mise en œuvre des contrats pétroliers. Cela dans l’optique d’une gestion saine et inclusive au profit de nos populations’’, ajoute Aissatou Sophie Gladima qui rappelle la conformité de cet objectif aux recommandations de la norme 2019 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
En effet, l’organisation exigeait la publication des informations du secteur des hydrocarbures pour plus de transparence. Une nouvelle notation du Sénégal est prévue en juillet 2021. Et la mise en place de cette plateforme numérique devrait, selon la présidente de l’ITIE, peser lourd sur la balance. ‘’En 2018, le Sénégal a été évalué par l’ITIE internationale. Il est ressorti premier pays africain qui avait satisfait à toutes les attentes de l’ITIE et quatrième pays au niveau mondial. Ce nouvel outil montre que le Sénégal est sur la bonne voie et ce sera un élément important à mettre dans le panier de cette validation’’, a déclaré Awa Marie Coll Seck.
Invité par son homologue sénégalais, le ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et des Énergies, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a fait savoir que son pays souhaite s'inspirer de l'expérience du Sénégal dans la mise en place du cadastre pétrolier. ‘’Nous suivons de très près cette plateforme. Nous allons continuer à échanger nos expériences communes. Nous allons continuer à travailler ensemble avec BP et Kosmos pour que nous tirions un meilleur profit du champ gazier Tortue’’, a-t-il indiqué.
Selon le ministre mauritanien, son pays prévoit également de mettre en place un cadre similaire à la stratégie du Sénégal sur le contenu local.
Le système du Cadastre pétrolier du Sénégal est constitué de plusieurs fonctionnalités et son projet d’élaboration et de mise en place est coordonné par l’unité d’exécution Ges-Petrogaz du ministère. Sur les 29 blocs pétroliers que compte le Sénégal, neuf sont actuellement sous contrat et 12 ont été ouverts à un appel d’offres international, en novembre 2019.
EMMANUELLA MARAME FAYE