Un défilé à la coloration de la fête de la musique
La décentralisation de la 11ème édition du fashion week dans la banlieue dakaroise s'est soldée par un bilan mitigé, auquel l'organisation de la journée de la musique au même endroit n'est pas étranger.
Autant la place du marché jeudi de Guédiawaye, avait refusé du monde durant la soirée du samedi passé, autant il était difficile de faire le distinguo entre ceux qui étaient là pour passer du bon temps en écoutant les sonorités offertes par une pléiade d’artistes, à l'occasion de la journée internationale de la musique, et les autres qui s’étaient déplacés pour suivre le défilé d’Adama Paris. Mais dans tous les cas, beaucoup des personnes interrogées par EnQuête ont applaudi l’idée de décentraliser un défilé à Guédiawaye, une première du genre depuis la création du Dakar fashion week.
Aux premières heures de la nuit, la place était inondée de monde, en majorité des jeunes filles venues observer gratis les déhanchements des belles nymphes qu’elles n’avaient l’habitude de voir qu’à travers les chaînes de télévisions. A chaque fois qu’une liane était annoncée, une salve d’applaudissements et des commentaires l’accompagnaient. Les uns critiquaient, d'autres lançaient des moqueries, certains parlaient de taille, de jambes et du teint des mannequins, pendant que d'autres savouraient du regard, muettes et admiratives.
«Je salue l’initiative des organisateurs qui ont eu la gentillesse de décentraliser une manifestation de ce genre dans la banlieue, c’est un honneur pour moi...», explique Fatoumata Diallo, une mordue de la mode. Un sentiment plus ou moins contraire anime Aby Dia. «C’est une belle initiative, mais je pense qu'à l’avenir, il ne faudra pas l’organiser en même temps que la fête de la musique. La question que je me pose est de savoir pourquoi les deux manifestations ont été organisées au même endroit, les organisateurs avaient-ils peur de ne pas remplir cet espace?», s’est-interrogé, sans réponse. Pour Aliou Sy, trouvé sur place en compagnie de ses amis, le choix était clair. «Je suis ici pour voir sur scène les nombreux chanteurs annoncés à la télévision et non autre chose, dit-il. D’ailleurs moi, la modes, ça ne m’enchante pas.»
CHEIKH THIAM