Publié le 5 Jul 2018 - 23:31
HÔPITAL RÉGIONAL DE THIÈS

75 poches de sang disponibles pour un besoin mensuel de 500

 

A la date du 4 juillet 2018, seules 75 poches sont disponibles à la banque de sang du centre hospitalier régional de Thiès, alors que le besoin minimum s’élève à 500 poches par mois.

 

L’eau est actuellement un liquide rare dans plusieurs quartiers de la cité du Rail. Le sang l’est tout autant, à la banque de sang du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, où seules 75 poches sont disponibles pour, au minimum, un besoin mensuel de 500 poches. Alors qu’au-delà de Thiès, la banque de sang dudit établissement sanitaire traite et satisfait les demandes des structures de santé des deux autres départements (Mbour et Tivaouane). Un stock de poches ‘’insuffisant’’ qui, d’après la responsable de la banque de sang, s’explique par le fait que, le mois de Ramadan vient à peine de s’achever. En outre, les élèves et étudiants, principaux donneurs, vont partir en vacances. ‘’Nous rencontrons d’énormes difficultés dans la collecte de sang. Parmi elles actuellement, la raréfaction des donneurs de sang, surtout avec la fin du mois béni de Ramadan et la période des vacances scolaires qui se profile. Au niveau de Thiès, les principaux donneurs sont les élèves et les étudiants. Donc avec les vacances, certains vont rejoindre leurs villes ou villages respectifs. Nous étions récemment à une collecte et nous sommes parvenus à obtenir 75 poches. Elles sont disponibles à la période d’hier’’, explique le Dr Ndiémé Touré.

75 poches pour 3 départements

Au centre hospitalier régional de Thiès, la collecte de sang se fait régulièrement en vue de sauver des vies. Le personnel de la banque de sang peut parcourir des kilomètres à la recherche de ce ‘’liquide précieux’’ au bénéfice des patients de toute une région. Il arrive qu’il se mobilise toute une journée et dans une zone reculée pour, au final, ne récolter que 20 ou 40 poches de sang. Actuellement, 75 poches sont disponibles à la banque de sang de l’hôpital régional de Thiès et l’on se demande si ce stock peut suffire à prendre en charge les malades de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane (qui dispose d’une banque non fonctionnelle), du centre de santé de Dixième, de l’hôpital Barthymé, du centre de santé de Thiadiaye, de Joal (Mbour) etc. Selon le Dr Touré, le stock disponible à la banque de sang de l’hôpital régional de Thiès ne peut même pas satisfaire la demande exprimée par les différents services de l’hôpital régional de Thiès. ‘’La demande est maintenant très forte parce qu’actuellement, nous avons un nouveau service : celui d’hémodialyse. Il consomme beaucoup de sang. Il y avait déjà le service chimio. Avec la combinaison des deux, les besoins en sang sont accrus’’, poursuit la responsable de la banque de sang de l’hôpital régional de Thiès.

Outre les deux services, le Dr Ndiémé Touré renseigne que celui des Urgences et de la maternité de l’hôpital El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène affiche, au quotidien, beaucoup de besoins en sang. ‘’Nous avons 75 poches disponibles. Mais je me demande s’il en reste même 20, au moment où nous parlons. Des fois, certaines structures de santé du département de Mbour et Tivaouane nous expriment leurs besoins. Une autre collecte est prévue en fin de semaine, c’est-à-dire vendredi. Nous essayons de faire de notre mieux pour satisfaire les besoins de ces établissements sanitaires’’, confie-t-elle.

Accroître la sensibilisation

En plus des élèves et étudiants qui s’adonnent à l’exercice du don de sang, ce sont les associations de quartiers, les paroisses (en temps de Carême), les cantonnements militaires, les travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (Ics), de la Société nationale des Eaux (Sde)…, qui viennent à la rescousse de leurs compatriotes. Un geste hautement salué par le Dr Touré. Cependant, il est rare de voir les donneurs prendre leur propre initiative. D’ailleurs, lors de notre passage dans ce service, ce n’était pas la grande affluence. En revanche, la cheffe de service précise que certains peuvent réussir à ‘’convaincre tout un quartier’’ à venir donner du sang. Mais c’est seulement lorsqu’un de leurs parents est interné à l’hôpital et dont le besoin en sang est une nécessité. De l’avis du Dr Ndiémé Touré, il faut plutôt développer une bonne politique de sensibilisation pour pousser davantage les populations à aller donner leur sang qui, ajoute-t-elle, peut sauver une et plusieurs vies.

‘’Nous faisons de notre mieux pour sensibiliser les gens, en leur expliquant clairement l’utilité du don de sang. Mais il y en a qui sont réticents. Certains ont même peur de connaître leur statut. Il appartient aussi à ces populations de nous aider dans la collecte de sang. Cette réticence ne peut s’expliquer que par le comportement des uns et des autres. Les populations connaissent très bien l’utilité du don de sang. Certains citoyens se mobilisent uniquement lorsqu’ils sont dans le besoin. Nous les invitons à venir régulièrement donner leur sang’’, préconise-t-elle.

Sauver des vies et se sauver

Le fait de donner du sang peut sauver des vies et sauver le donneur lui-même. Il permet à celui qui se livre à cet exercice de connaître son groupe sanguin et de pouvoir échapper à des maladies comme l’hépatite B et C, le Vih et la syphilis. Car pendant le don de sang, différents tests sont effectués et ces maladies peuvent être découvertes. ‘’Il y a des gens qui disent qu’ils ne veulent pas connaître leur statut. Ils sont libres, parce qu’on ne peut leur imposer cela. Mais il y a un grand intérêt à donner son sang. L’homme qui donne du sang peut rester trois mois avant de refaire le même exercice.

La quantité du sang qu’il donne (450 ml) représente seulement, 1/16 de la quantité totale de sang qui se trouve dans l’organisme. Après le don de sang, on peut récupérer, 3 heures après, la quantité qui se trouve dans la poche’’, ajoute le Dr Touré, qui précise que, pour les femmes, c’est un intervalle de quatre mois qui est recommandé. Nonobstant les difficultés qu’il rencontre, le personnel en charge de la banque de sang du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès parvient à satisfaire à 80% la demande et entend poursuivre la collaboration avec l’hôpital Saint Jean de Dieu qui, lui aussi, dispose d’une banque de sang, pour mieux prendre en charge et soulager les patients de toute la région.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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