Une Assemblée monocolore !
Malgré un fort désintérêt noté chez les Sénégalais, l’État et la majorité présidentielle ont tenu, hier, à procéder aux élections des hauts conseillers des collectivités territoriales.
A vaincre sans péril, Benno Bokk Yaakaar triomphe sans gloire. Au terme d’élections les plus fades, les plus impopulaires de l’histoire du Sénégal, la majorité présidentielle, selon les résultats de la Cena, est parvenue à s’adjuger 78 des 80 sièges de hauts conseillers pourvus à travers les élections, en s’imposant dans 44 départements sur les 46 que compte le Sénégal. Les deux sièges restants ont été remportés par Bokk Gis Gis Liggey, nouvel allié du camp présidentiel, et la liste Dental Sénégal/Actions patriotiques. Toutes les autres listes en compétition se sont retrouvées avec des 0 pointés dans tous les départements. Parmi eux, And Jef/PADS de Mamadou Diop Decroix, Natangue Askan Wi…
Qualifié d’institution ‘’budgétivore et inutile’’, ces élections ont été boycottées par les partis de l’opposition significative, membres de l’intercoalition Yewwi-Wallu. Seuls des partis insignifiants sur l’échiquier politique ont donc été en lice. Elles ont pour noms : And Suxali Département de Birkelane, Bakel Emergent, Bantare Sénégal, Domou Tivaouane, Initiative pour le développement (IPD), Pellital, Parti républicain démocrate du Sénégal (PRDS)…. Tout ce beau monde n’a réussi à gagner aucun des sièges mis en compétition dans les 71 bureaux de vote, pour un taux de participation de 68,35 %.
Il faut relever que le Haut conseil des collectivités territoriales comprend 150 membres investis pour un mandat de cinq ans. Quatre-vingts membres sont élus au suffrage indirect, selon les modalités définies par le Code électoral ; 70 autres membres sont nommés par le président de la République.
Institué suite au référendum de 2016, le Haut conseil des collectivités territoriales est une Assemblée consultative qui a pour mission d’étudier et de donner un avis motivé sur les politiques de décentralisation, d’aménagement et de développement du territoire. A ce titre, il participe notamment au suivi de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques de décentralisation, de développement et d’aménagement du territoire ; concourt au renforcement du dialogue entre l’État et les acteurs territoriaux ; promeut le développement des bonnes pratiques dans la gestion des collectivités territoriales ; étudie les moyens à mettre en œuvre pour le développement des territoires et le bon fonctionnement des collectivités territoriales.
Depuis la mort d’Ousmane Tanor Dieng, qui en fut le premier président, l’institution est dirigée par Aminata Mbengue Ndiaye.