Publié le 23 Feb 2012 - 10:08
IBRAHIMA SENE - BENNOO

"Macky Sall est le candidat de la France"

Après 20 jours de campagne électorale, quel bilan en tirez-vous ?

 

J’avais déjà tiré, dans la presse, un bilan de la première semaine de campagne dans lequel j’avais identifié les rapports de forces. J’avais dégagé deux camps : le camp du chef de l’Etat, qui a imposé coûte que coûte sa candidature, et ce que j’appelle le camp du refus. Durant la première semaine, il fallait délimiter les contours de ces deux camps. Il était apparu net que le camp de Wade était constitué de ses nouveaux entrepreneurs qu’il a créés artificiellement à travers les marchés publics et la spéculation foncière et immobilière. Mais aussi d'autorités religieuses et coutumières. C’est pourquoi il est allé les voir pour obtenir leur soutien explicite(…)

 

 

Qu’en est-il du camp du refus ?

 

Le camp du refus s’est réuni autour du M23 et s'est consolidé durant cette période par sa détermination à engager la lutte. Il a suscité l’engouement populaire. Et sa volonté à empêcher Wade de se présenter est devenue plus opérationnelle. Durant la deuxième semaine, les rapports de force se sont déplacés vers le camp du refus. Maintenant qu’elle perspective durant cette dernière semaine dans la dernière ligne droite ? Mon analyse est que le camp du refuse a fragilisé Wade déjà très discrédité par son comportement. Et ce camp du refus va continuer l’offensive pour empêcher Wade de participer à l’élection. C’est la décision prise de manière unanime.

 

 

Mais l'absence de votre candidat Moustapha Niasse est notée dans cette ultime semaine de manifestations du M23 à Dakar…

 

L’absence de notre leader durant cette dernière semaine s’explique par deux raisons : la première, c’est qu’il était convenu avec les membres du M23 qu’il faut descendre sur le terrain et combiner les actions communes. Pourquoi cette flexibilité ? Parce qu’on ne peut pas faire face à ce régime en se limitant seulement à Dakar. Donc il fallait parler à nos différents concitoyens pour leur expliciter la situation afin qu’ils prennent une position. La deuxième raison, c’est que nous sommes une coalition qui vient de naître. Il fallait présenter les autres responsables de cette coalition au niveau des autres localités sinon l’information serait limitée à Dakar. Donc nous sommes partis durant la deuxième semaine afin de consolider notre coalition. Nous n’avons donc pas subi l’effet que je qualifierais de pervers de l’éloignement de Macky Sall par rapport au M23. Macky Sall fait campagne et se contente de laisser ses jeunes participer à nos opérations. Mais de manière symbolique, accepter de rassembler et d’être présent au moment des affrontements avec le pouvoir, c’est ce qui est recherché.

 

 

Diriez-vous qu'il fait fausse route ?

 

Je ne dis pas qu’il fait fausse route, mais sa tactique pose une ambiguïté véritable par rapport aux accords scellés au sein du M23.

 

Que disent ces accords ?

 

Ils sont très simples. D’accord, les leaders doivent fortifier leurs détachements mais en même temps mener des actions communes.

 

 

Certains l’accusent d’être en intelligence avec le pouvoir. Est-ce votre sentiment ?

 

Je n’irai pas jusque-là. Je pense que Macky a raison de dire qu’il ne va pas négocier avec Wade, c’est clair ! Mais cela ne veut pas dire que ses alliés, principalement ceux de l’Union pour une majorité populaire (UMP, mouvement du président Nicolas Sarkozy) qui dirige la France, qui a des intérêts économiques et financiers bien connus dans ce pays-là. Ce soutien est peut-être un moyen pour lui de négocier avec l’Etat sans être impliqué directement.

 

 

Cela expliquerait-il la sortie du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé ?

 

J’ai l’impression que la France a complètement coupé les ponts avec Wade, mais la France officielle à son alliée (dans notre pays).

 

 

C’est qui ?

 

C’est Macky.

 

 

Qu’est ce qui vous le fait dire ?

 

L’UMP, c’est la France.

 

(deuxième partie de l'interview)

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