Le Sénégal risque un recul économique, si...
Une étude récente la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) a montré que la signature des Accords de partenariat économique (APE) entraînerait une récession de l'activité économique au Sénégal.
Un recul économique. C'est à cette conclusion qu'aboutissent des simulations récentes faite par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) sur les Accords de partenariat économique (APE). L’étude publiée il y a quelques jours, et réalisée sur la base d’un modèle dit d’équilibre général calculable (MEGC) dynamique, repose sur la dernière offre d’accès au marché de l’Afrique de l’Ouest formulée par la CEDEAO.
De l'avis des experts, les APE conduiraient ainsi à une baisse de la demande des facteurs de production (travail et capital) et du revenu des ménages. ''L’investissement évoluerait à la baisse, avec des pertes qui se chiffreraient à 0,7% en 2016 et à 1,1% en 2038. Cette diminution s’explique par le repli de la demande de capital dont l’effet domine celui de la baisse du prix de l’investissement'', dénote le document.
Sur le plan sectoriel, il faut noter qu’il existe deux produits dont l’activité devrait diminuer malgré le recul des importations. En l’occurrence, il s’agit des produits agriculture industrielle et viande et poisson. L’explication est que les deux branches correspondantes ''sont respectivement les principaux fournisseurs en consommations intermédiaires des branches huileries et services, lesquelles devraient être lésées par la survenue de l’APE'', souligne le texte.
Les relations commerciales du Sénégal avec l’UE restent très déséquilibrées. Le déficit commercial ayant presque doublé en moins d’une décennie. Dès lors, l’UE constituant le premier fournisseur du Sénégal, ''la mise en place de l’APE renforcerait sa prépondérance dans les échanges extérieurs sénégalais, limitant ainsi les stratégies de diversification des partenaires commerciaux'', relève le texte.
L’étude trouve aussi que la branche du raffinage de pétrole, les BTP, les services et le secteur primaire seraient les plus exposés à un repli de leur activité.
De même l’entrée en vigueur des APE devrait se traduire par une baisse régulière du PIB, à partir de ''2016 (-0,39%) et la perte annuelle passerait à 0,8% en 2038'', signalent les experts.
Le bien-être global devrait aussi se détériorer en raison de pertes fiscales relativement importantes.
PIERRE BIRAME DIOH