Lancée en 2013, la Couverture maladie universelle (CMU) est toujours incomprise. Les populations se plaignent des politiques de gratuité qui ne sont pas bien clarifiées.

A vrai dire, tout n’est pas gratuit dans le cadre des soins, comme le fait croire le gouvernement. ‘’Dans les postes de santé, l’exception de paiement concerne le ticket de consultation, de vaccination et les médicaments génériques. Dans les centres de santé, c’est le ticket de consultation, de vaccination et des frais d’hospitalisation (séjour) pour une durée maximale de 7 jours et les médicaments génériques qui sont gratuits. Au niveau des hôpitaux, c’est seulement les tickets de consultation en urgence et cas référés qui sont gratuits’’, a expliqué Docteur Amadou Tidiane Thiam hier, lors d’un séminaire organisé par l’agence de la CMU à l’intention des journalistes.

Ces médicaments génériques ne sont pas tout le temps disponibles. Les parents sont obligés de débourser de l’argent pour acheter des médicaments au niveau des pharmacies. Dans ce sens, Serigne Diouf de la CMU renseigne qu’ils sont en train de discuter avec la pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) pour la disponibilité des médicaments. ‘’Nous avons entamé une discussion avec la PNA pour une meilleure disponibilité des médicaments. Mais, il faut savoir que le Sénégal ne produit pas de médicaments donc la PNA a des problèmes macroéconomiques’’, souligne Serigne Diouf.

Sanctions

Outre les soins aux enfants de moins de cinq ans, la césarienne est aussi gratuite. Même si certaines structures de santé continuent à faire dans le flou, en soutirant de l’argent aux patients. Mais, rassure Docteur Thiam, cette situation est en train d’être réglée. ‘’Il y a une cellule de contrôle médical mise en place pour vérifier toutes les failles et les différents problèmes que rencontrent les femmes. Toutes les personnes qui ont eu à payer la césarienne doivent le signaler au niveau du chef de district ou du chef de la région médicale, parce que ce n’est pas normal. Ces gens doivent être remboursés et des sanctions sont prévues pour les structures qui commettent ces actes’’, a-t-il précisé.

Cette gratuité concerne l’acte opératoire, le bilan préopératoire, le kit de médicaments et produits consommables accompagnant ledit acte, le séjour hospitalier n’excédant pas cinq jours, le produit et médicament nécessaires à une réanimation éventuelle et le bilan y afférent. ‘’Nous remboursons à toutes les structures publiques le paquet de prise en charge des césariennes. Le coût forfaitaire est de 85 mille et ce montant est harmonisé pour les structures publiques de santé SOU et les EPS (I, II et III)’’, a souligné Dr. Thiam.

Concernant le plan Sésame, de nouvelles stratégies sont mises en œuvre. Sur ce, les consultations, les médicaments génériques, l’hospitalisation en troisième catégorie, les examens d’imageries et biologiques et les actes médico-chirurgicaux sont gratuits.

VIVIANE DIATTA