Publié le 22 Feb 2022 - 16:07
INJURES PUBLIQUES

L’artiste Amary Tacko Ndiaye condamné à un mois avec sursis

 
Les injures à travers les réseaux sociaux sont devenues récurrentes. Parfois, les auteurs ignorent que c’est réprimé par la loi sénégalaise. Cela, Amary Tacko Ndiaye l’a appris à ses dépens, hier. En effet, il a été reconnu coupable du délit d’injures publiques par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar et a écopé d’une peine d’un mois assorti du sursis. Il est également contraint d’allouer à la partie civile Sophie M. M. Le Hire, la somme de 200 mille francs CFA en guise de dédommagement. 
 
 
Du fond de sa cellule, lors de sa détention préventive, Amary Tacko Ndiaye a regretté amèrement d’avoir agressé verbalement son ancienne collaboratrice, Sophie M. M. Le Hire. Artiste de son état, il a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier, pour violence, voie de fait et atteinte à la vie privée d’autrui.
 
En effet, la plaignante lui reproche d’avoir posté des insanités sur elle, sur sa page Facebook. En sus de cela, elle évoque une menace à travers un mail que lui a envoyé le prévenu. 
 
 A l’origine de ces représailles, Amary Tacko Ndiaye, qui a reconnu les faits, raconte : ‘’Je suis artiste danseur. Sophie m’a contacté et m’a proposé de faire une prestation dans son film intitulé «Protest» qui met en exergue la manifestation des gilets jaunes en France. Mais après le tournage, elle a fait preuve d’indifférence à notre égard, nous les artistes. Le film était nominé cinq fois à des festivals et elle n’a jamais partagé avec nous les recettes, comme c’était prévu dans le contrat. De plus, elle continuait à utiliser notre image pour faire la promotion de son œuvre sans notre consentement’’.
 
Outré par ce fait, dit-il, il a pris l’initiative de contacter la Française pour lui réclamer son argent et de la sommer de ne plus utiliser son image pour la promotion de son film. ‘’Elle nous a dupés. Quand on devait signer le contrat, elle nous a promis qu’on allait recevoir 10 % des revenus, alors que le document stipule 5 %. Elle n’ignorait pas qu’on n’a pas de niveau d’études qui nous permettait de connaître les clauses du contrat. Elle se fait de l’argent sur notre dos. C’est ce qui m’a mis en colère’’, peste-t-il.
 
Selon lui, après sa prestation, il n’a reçu que 50 mille francs CFA.
 
Allégations que réfute la partie civile qui explique que contrairement à ce qu’affirme le prévenu, elle a déboursé de ses propres moyens pour la réalisation de ce film. Sans contester les cinq nominations de l’œuvre à des festivals, elle n’a jamais reçu de l’argent. ‘’Au contraire, je débourse mes propres moyens pour participer à ces festivals. Il a terni mon image à cause de ses supputations’’, s’est offusquée la partie civile.
 
Ainsi, pour laver son honneur, elle réclame la somme de 10 millions de francs CFA.
 
A la suite de la représentante du ministère public, Me Khadim Kébé, avocat de la défense, a crié au scandale. Selon la robe noire, après avoir exploité son client, la partie civile utilise le tribunal pour battre monnaie. Après avoir reconnu que les faits reprochés à son client sont constants, il a invité le tribunal à le comprendre, du fait de son ignorance de la loi. D’ailleurs, il renseigne dans sa plaidoirie que le comparant a regretté son acte.
 
Finalement, le tribunal, après avoir disqualifié les faits en injures publiques, a reconnu le prévenu coupable de ce chef. Le juge lui a infligé une peine d’un mois avec sursis. Il doit aussi allouer à la plaignante la somme de 200 mille francs CFA. 
 
MAGUETTE NDAO

 

 

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