Le message de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké
Comprendre que les nouvelles autorités ne pourront pas résoudre la question des inondations cette année, mais qu'elles doivent tout mettre en œuvre pour que, l’année prochaine, la situation actuelle à Touba soit un vieux souvenir. C’est, en substance, l’appel du porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre, au régime de Diomaye et à la population de Touba qui vit sous les eaux de pluie.
À moins d’un mois de la célébration du Magal de Touba, le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a fait une déclaration hier à Touba. Il a évoqué la situation des eaux de pluie qui perturbent le quotidien des habitants de la cité de Bamba. Serigne Bassirou Abdou Khadr Mbacké a rappelé les propos de Serigne Saliou, qui disait : ‘’Si un régime n’a pas encore 40 jours, on ne peut pas lui soumettre des doléances.’’ Il a ajouté que, bien que les nouvelles autorités aient maintenant plus de 40 jours, il est injuste de leur demander de résoudre le problème des inondations en seulement quatre mois. Le travail en cours n’est pas encore terminé et les nouvelles autorités, à leur arrivée, ne connaissaient pas encore tous les détails du chantier de lutte contre les eaux de pluie.
Selon lui, l’année dernière, le bassin de rétention de Keur Niang était équipé d’une pompe d’une capacité de 6 000 m³, car toutes les eaux de pluie de la ville passaient par ce bassin. C’est pourquoi l’eau ne s’y arrêtait pas et se dirigeait vers d’autres destinations. À Nguélémou, un autre quartier de la ville sainte de Touba, il y avait une pompe de 2 800 m³.
Cependant, au début de l’hivernage, cette pompe ne répondait pas aux attentes en termes de résultats, car elle était insuffisante. ‘’Lorsque le ministre (Dr Cheikh Tidiane Dièye) est venu ici, je lui ai expliqué cela. Il m’a fait savoir que les pompes étaient en cours d’installation et que le travail n’était pas encore terminé. C’est pourquoi, à chaque fois qu’il pleut, certaines parties de Touba rencontrent des difficultés. Si les machines ne fonctionnent pas correctement, l’eau s’accumule à Keur Niang. Une fois les travaux terminés, l’eau partira. Étant donné que le nouveau régime vient juste d’arriver, il ne faut pas mettre trop de pression sur eux. Ce n’est pas notre habitude. Serigne Touba nous a interdit de faire des doléances. Si l’État fait ce qu’il doit faire, nous le remercions ; sinon, nous ne le critiquerons pas’’, a-t-il expliqué.
Il a ajouté : ‘’Les mourides n’attendent rien de personne. Certes, c’est leur mission de trouver des solutions à ce problème qui perturbe la population de Touba, mais il faut aussi reconnaître que les délais sont courts. Ce qu’ils doivent faire, c’est pomper les eaux de pluie qui sont dans les maisons pour aider les populations. En ce qui concerne l’eau potable, nous ne sommes pas au courant d’un forage en panne, probablement pas plus de deux. Nous espérons qu’ils feront tout pour éviter les pannes de forage. Quant aux camions-citernes, comme l’année dernière, nous souhaitons qu’ils augmentent leur nombre, surtout du côté des sapeurs-pompiers. Après ce Magal, il est crucial qu’ils veillent à ce qu’il n’y ait pas de pénurie d’eau lors de l’édition de 2025. Pour cette édition, nous devons rester réalistes. Nous les appelons à faire plus d’efforts, car vivre sous l’eau et voir ses biens se détériorer est une situation désastreuse. Il est urgent de leur apporter une assistance.’’
Par ailleurs, il a indiqué que certaines personnes souhaitent que les sinistrés soient relogés dans les maisons de Serigne Touba, mais que ces maisons ne sont pas suffisantes pour accueillir tout le monde. Même si les sinistrés étaient relogés dans ces maisons, il serait impossible de les évacuer avant le Magal en raison de l’hivernage. ‘’Les maisons seront occupées par nos hôtes durant le Magal, ce qui signifie que nous devrons louer des maisons pour eux, entraînant des dépenses de plus de 10 millions. Si nous n’avons pas assez de maisons pour nos hôtes, nous ne pourrons pas les utiliser pour les sinistrés. Peut-être que ceux qui ont proposé cette idée ne maîtrisent pas certains détails. Touba a sa manière de vivre. Nous sommes tous à l’écoute d’une seule voix. Nous sommes des talibés et ici, nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. C’est aux antipodes de la ville de Touba. Les sinistrés doivent savoir que le khalife est très sensible à cette situation’’, a-t-il conclu.
CHEIKH THIAM