Publié le 22 Jan 2015 - 16:26
INSECURITE GALOPANTE A PIKINE DE SAINT-LOUIS

Des populations exigent la peine de mort et réclament un poste de police 

 

Le meurtre de l’octogénaire Ramatoulaye Ndiaye, la semaine dernière, dans le populeux quartier de Pikine à Saint-Louis, est difficilement vécu par les quelques 80 000  âmes qui s’y réveillent quotidiennement. Ce crime est même la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car, la vieille a été mortellement agressée par son petit-fils. Des sources révèlent que le jeune homme a poignardé sa grand-mère sous l’emprise de l’alcool. Avant ce meurtre, les populations de ce quartier ont enregistré la mort atroce de Ndèye Fatou Mbaye violée et tuée. Les mis en cause courent toujours dans la nature.

De 2013 à nos jours, près de six personnes ont été tuées nuitamment dans ce quartier du faubourg de Sor. C’est pourquoi, depuis des jours, la question de l’insécurité galopante est soulevée par les populations qui rappellent à l’actuel ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo sa promesse d’installer un commissariat dans cette zone. Frustrées, apeurées, celles-ci remettent sur la table la question de la loi sur la peine de mort au Sénégal.

En effet, un petit tour dans ce quartier populaire de Pikine Bas-Sénégal où l’insécurité gagne du terrain, permet de constater le danger qui guette les habitants, face à la multiplication des agressions. Ils soutiennent que la peine de mort est incontournable. Au quartier Pikine de Saint-Louis, le constat est le même. Mais, les avis sont partagés. La peine de mort doit être appliquée au Sénégal. « Impérativement», pensent pratiquement toutes les populations rencontrées dans les rues du quartier où désolation et tristesse se lisent sur les visages, depuis l’acte ignoble perpétré sur la personne de Ramatoulaye Ndiaye.

LE MASLAA DOIT ETRE BANNI

Assis devant sa maison, un journal entre les mains,  Ibrahima Diop donne son impression. « Je suis favorable à l’application de la peine de mort au Sénégal », dit-il. Selon l’administratif à la retraite, « seule cette loi pourra constituer un frein à l’émergence des actes barbares dans la société ». Un avis que semble partager la dame Fatou Sèye. Selon cette dame d’environ une cinquantaine d’années, la solution est basique : « Quand quelqu’un tue, on doit le tuer. C’est très simple. Vous savez au Sénégal, il y a beaucoup de Maslaa. Mais, pour que ces actes s’estompent, il faut que la peine de mort soit en vigueur au Sénégal», assure-t-elle.

La dame demande une justice plus contraignante. « La justice sénégalaise doit faire montre de plus de sévérité, en ce qui concerne les meurtres», soutient-elle. La dame est d’avis que la loi relative à la peine de mort est aujourd’hui inéluctable. « Cette loi doit être votée sans délai, car c’est la seule solution», indique-t-elle, avant de réclamer « plus de sécurité » dans ce quartier. « Les meurtres  sont devenus très fréquents. L’Etat et les députés doivent prendre toutes leurs responsabilités, avant que ça ne soit trop tard », ajoute-t-elle. Fatou Sèye se désole aussi de la mort d’un jeune soldat dont le corps sans vie a été repêché du fleuve du Sénégal, même si la DIRPA a soutenu qu’une enquête a été ouverte pour connaître les vraies raisons de la mort.

UN POSTE DE POLICE A PIKINE, UNE NECESSITE

En septembre 2014, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur, soutenait, lors d’une visite : « Nous recevons de façon récurrente la demande d’un poste de police au niveau de Pikine et je mettrai en cette année un commissariat populaire de Saint-Louis. » Depuis lors, les populations attendent la matérialisation de cette promesse. Elles comptent battre le macadam, dans les jours à venir, pour exiger des autorités l’érection d’un poste de police.

« Nos autorités oublient qu’à Pikine vivent près de 80 000 personnes, c'est-à-dire le tiers du département de Saint-Louis », précise Adama Sène. Cet habitant salue le projet de restructuration qui a vu jour dans son quartier. « N’eût été cela, la situation allait encore être pire. Toutefois, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de choses qui restent à faire, car dans certains sous-quartiers, il y a toujours la promiscuité qui favorise l’insécurité », dit-il.

Comme ses autres concitoyens, Adama Sène se désole du mauvais éclairage dans le quartier. En effet, beaucoup de points lumineux ne s’allument plus.  A cela s’ajoute la pauvreté. D’ailleurs, la prostitution clandestine a fini de gagner des proportions inquiétantes. La consommation de la drogue est devenue une chose banale. A Pikine de Saint-Louis, l’alcool se boit comme de l’eau. Pourtant des associations de lutte conte la délinquance juvénile et autres structures d’encadrement s’adonnent  à des activités de sensibilisation pour conscientiser ces jeunes. Mais, vivre à Pikine est devenu dangereux. La nuit, mettre le pied dehors équivaut à risquer sa vie.

FARA SYLLA

 

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