Un report préjudiciable
La Confédération africaine de football (Caf) a annoncé, hier, le report de la 8e édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan), initialement prévue du 1er au 28 février, à août 2025. Cette décision est motivée par la non-disponibilité de toutes les infrastructures dans les pays hôtes.
Le Championnat d’Afrique des nations (Chan) de football n’a pas échappé à un report. La Confédération africaine de football (Caf) a confirmé, hier, les rumeurs sur un éventuel changement de la période de la phase finale de la 8e édition du Chan. Dans un communiqué publié dans son site, la Caf a officialisé le renvoi de la compétition, prévue initialement du 1er au 28 février 2025, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Les dirigeants du football africain ont renvoyé le tournoi à ‘’août 2025’’. ‘’La date exacte du début du Championnat d'Afrique des nations Caf TotalEnergies Kenya, Tanzanie, Ouganda 2024 en août 2025 sera annoncée par la Caf en temps voulu’’, a indiqué le communiqué.
Malgré ‘’des progrès significatifs réalisés au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda avec la construction et la modernisation des stades, des terrains d'entraînement, des hôtels, des hôpitaux et d'autres infrastructures et installations pour l'organisation réussie de l’événement’’, l’instance faitière a pris cependant la décision d’ajourner le coup d’envoi du tournoi, à la demande de ses experts techniques et en infrastructures. Ces derniers, ‘’dont certains sont basés au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, ont requis un temps supplémentaire pour s'assurer que les infrastructures et les installations soient au niveau nécessaire pour accueillir avec succès’’ le Chan.
Cette décision soulève la question de la pérennité de la compétition qui a subi son énième report au gré soit d’une volte-face de la Caf, soit de la défaillance des pays désignés pour l’accueillir.
Le Kenya suspect
Les visites de terrain effectuées au mois de décembre par l’équipe d’inspection de la Caf avaient permis de relever des retards dans les travaux des différentes infrastructures. Les principales inquiétudes sont notées du côté du Kenya au stade Moi International Sports Complex Kasarani, à Nairobi, où les inspecteurs de la Caf avaient relevé, en décembre 2024, que le chantier n’était achevé à seulement 71 %. Le stade Nyayo, situé également dans la capitale, moins problématique, nécessite encore des améliorations.
Le président de la Caf, Patrice Motsepe, a exprimé ‘’sa profonde gratitude’’ au président William Ruto du Kenya, à la présidente Samia Suluhu Hassan de Tanzanie et au président Yoweri Museveni de l'Ouganda pour leur ‘’leadership, leur engagement et les progrès significatifs réalisés dans la construction et la modernisation des stades, des terrains d’entraînement, des hôtels, des hôpitaux et d’autres infrastructures et installations’’ dans leurs pays respectifs pour accueillir avec succès le Chan-2024. Il a également donné des garanties que les pays hôtes présenteront des infrastructures de haute facture pour un bon déroulement de la compétition. ‘’Je suis impressionné par les travaux de construction et de rénovation en cours des infrastructures et installations de football au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Je suis convaincu que les stades, les terrains d'entraînement, les hôtels, les hôpitaux et les autres infrastructures et installations respecteront les normes requises par la Caf pour accueillir, en août 2025, un Championnat d'Afrique des nations TotalEnergies - Kenya, Tanzanie, Ouganda 2024 très réussi’’, a-t-il assuré.
Un report dommageable pour les sélections nationales
Le report de la compétition permettra aux pays hôtes d’achever leurs travaux d’infrastructures et d’améliorer leur organisation. C’est aussi une opportunité pour les différentes sélections nationales d’affiner leur stratégie en ayant plus de temps de préparation. Le sélectionneur national du Sénégal relevait l’inexpérience de ses joueurs. ‘’Ce groupe est en pleine formation. Bien que nous soyons champions d’Afrique en titre, la majorité des joueurs sont des novices à ce niveau. L’entraînement reste la clé. Nous devons continuer à progresser et à bâtir un vivier compétitif pour les années à venir’’, a déclaré Souleymane Diallo à l’issue de la victoire cotre le Liberia au match retour des éliminatoires du Chan. L’entraîneur dispose désormais de huit mois pour aguerrir son groupe.
Mais ce report risque d’être un couteau à double tranchant pour les techniciens. À seulement deux semaines de la date antérieurement fixée, les équipes qualifiées devront attendre huit mois encore. Cela implique de revoir leur calendrier et donc un rallongement du budget de préparation. Souleymane Diallo a annoncé dans un entretien avec CafOnline.com un regroupement fermé qui devait démarrer lundi dernier jusqu’au départ pour la compétition et un ‘’camp d’entraînement dans un pays limitrophe des trois pays organisateurs’’.
À cause de la particularité de la compétition exclusivement réservée aux joueurs évoluant dans le championnat de leur pays, les sélectionneurs nationaux seront inévitablement confrontés à un effritement de leurs effectifs. D’ici l’été prochain, beaucoup de joueurs sont susceptibles de quitter leur club et se rendre à l’étranger. Le Sénégal en a d’ailleurs déjà fait les frais. Sur l’ensemble du groupe qui a remporté le Chan en 2022, seuls deux joueurs restent encore dans l’effectif du coach Diallo. Il s’agit de Serigne Koïta et Abdoulaye Dieng. Il faut s’attendre donc à ce que les effectifs changent à nouveau d’ici août prochain, à moins que la Caf ne revoit le règlement du tournoi et ouvre la possibilité aux joueurs évoluant sur le continent dans des clubs autres que ceux de leur pays respectif.
Le tirage au sort du Chan se tient ce mercredi (17 h GMT). Le Sénégal, tenant du titre, connaitra ses adversaires lors de cet événement prévu au Kenyatta International Convention Centre (KICC) de Nairobi, au Kenya.