Publié le 7 Sep 2012 - 21:43
INTERNET

Les bons et les mauvais élèves de la toile africaine

 

La Tunisie n’est pas le pays africain le plus connecté du continent mais il est en revanche celui qui utilise le mieux la technologie de l’Internet, selon une étude réalisée par la World Wide Web Foundation. Loin derrière la Suède, en tête du classement, les pays africains progressent mais pâtissent encore du coût de l’accès au haut débit et de la censure.

 

Le premier pays africain, la Tunisie, ne prend que la 30è place, sur 61 pays, dans le classement mondial publié par la World Wide Web Foundation. Mais, cette étude, dirigée par le principal inventeur du Web, Sir Tim Berners-Lee, et qui mesure l’impact d’Internet, a le mérite d’aller plus loin qu’un simple classement de pays selon le nombre de personnes connectées et relève un certain nombre de points prometteurs pour l’Afrique.

 

Des connectés de plus en plus nombreux

 

Le continent africain se distingue également par une augmentation des connexions très importante. Selon une étude du site Internet World Stats sur l’année 2011, le nombre d’utilisateurs d’Internet y est passé de 45 millions en 2000 à 139,9 millions en 2011 (soit 6,2% des utilisateurs dans le monde). Cependant, avec un taux de pénétration de 13,5%, l’Afrique reste le continent le moins connecté de la planète (36,1% à l’échelle mondiale).

 

Une cybergouvernance en progrès

 

Elle étudie en effet davantage Internet dans son côté qualitatif que quantitatif. Les gouvernements prennent-ils en compte les opinions exprimées par la population sur le web ? Internet est-il utilisé par les entreprises pour leur développement ? Le cadre législatif permet-il un libre accès de la population à la toile ? « L’indice classe les pays en fonction de leur réceptivité à l’encontre du web et de l’utilisation qu’ils en font », explique la fondation.

 

Sur le plan politique, la principale évolution vient des gouvernements, de plus en plus réceptifs. « Les pays à revenu intermédiaire améliorent leur capacité de cybergouvernance plus rapidement que les pays occidentaux », indique le document. Ainsi, en Afrique, ce sont les pays touchés par le printemps arabe, comme l’Égypte et la Tunisie qui sont les mieux placés en ce qui concerne la prise en compte du web par la classe politique et les gouvernements. L’Égypte se classe ainsi à la 18è place, derrière la Suisse (16è) mais devant l’Islande (20è) et l’Irlande (21è), la Tunisie prenant quant à elle la 27è position devant le Brésil et l’Italie. Les trois dernières places de ce classement thématique sont néanmoins occupées par des pays africains, le Zimbabwe fermant la marche derrière la Namibie et le Bénin.

 

Le Kenya a l’économie la plus connectée du continent

 

La bonne réussite du Kenya tient en revanche davantage des entreprises. Outre le fait que le nombre de Kényans connectés à Internet a doublé entre 2010 et 2011 (10,6 millions d’internautes en 2011), l’impact positif du web sur l’économie permet à Nairobi de rivaliser avec les Européens dans ce secteur. Le pays s’y classe à la 26e place, derrière le Portugal et la Pologne et devant la Tunisie (29e) et l’Afrique du Sud (31e). Loin devant les douze dernières places, où « s’illustrent » dix États d’ Afrique, dont le Bénin, la Namibie et le Maroc.

 

Un potentiel entravé

 

Si le Kenya, la Tunisie et l’Égypte affichent des résultats encourageants dans les domaines de l’économie et de la cybergouvernance politique, gare à l’excès d’optimisme. « L’accès Internet reste un bien de luxe dans la plupart des pays », affirme ainsi la World Wide web foundation, et la croissance des entreprises basées sur le web reste étonnamment faible en dehors des pays de l’OCDE. Encore largement inexploitées, les possibilités de l’Internet peuvent également être bridées par les tendances à la censure. Alors qu’en terme d’impact du web sur la politique et le gouvernement, l’Égypte occupe une bonne 18e position, elle chute à la 59e place en ce qui concerne la qualité de « l’écosystème institutionnel qui permet l’accès au web ». En cause : l’éducation, la réglementation et le niveau de censure.

 

Jeuneafrique

 

 

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