Publié le 20 Sep 2020 - 09:09
ISMAÏLA NIANG, AUTEUR DU ROMAN ‘’FEMMES, OSEZ DENONCER !’’

‘’Les livres m’ont sauvé’’

 

‘’Femmes, osez dénoncer !’’ est un roman policier qui a permis à Ismaïla Niang de remporter, cette année, devant 207 auteurs de différentes nationalités, un concours littéraire organisé au Bénin, aux éditions Immaculée, par Armel Nonfodji. Pour le jeune écrivain, ce livre est à la fois un hommage et un plaidoyer en faveur de la jeunesse africaine et de la gent féminine.

 

Le roman est une ‘’blague honnête’’ pour Ismaïla Niang, auteur de ‘’Femmes, osez dénoncer !’’. Ce dernier a remporté, cette année, le Prix international Immaculée éditions organisé au Bénin par Armel Nonfodji. Le jeune écrivain talentueux considère que le roman part de la réalité pour distraire, éveiller, conscientiser, soulager, compenser les plaies, etc., à travers la fiction.

Ainsi, malgré la présence d’une dose fictive dans son récit, Ismaïla Niang confie : ‘’Dans mon livre, je parle de mes inquiétudes. J’ai laissé la plume à l’enfant, qui est un autre moi, extirper ses moments de souffrance, ses moments d’errance.’’ ‘’Femmes, osez dénoncer !’’ est à la fois un hommage et un plaidoyer en faveur de la jeunesse africaine et de la gent féminine. Les violences faites aux femmes, la question de l’émigration clandestine, la délinquance, la criminalité, la déscolarisation prématurée, les enfants de la rue, les problèmes de la jeunesse, sont autant de thèmes qui y sont traités. Interpellé sur la criminalisation du viol et de la pédophilie au Sénégal, M. Niang trouve que c’est ‘’une bonne solution’’, dans la mesure où elle peut faire l’objet d’’’une mise en garde’’.

Toutefois, il souligne que sa mise en œuvre doit être accompagnée de sensibilisation. Il faut, selon lui, briser les tabous, en organisant des débats autour de ces questions. 

‘’Dans le quartier populaire de Gouye Mouride, l’assassinat de Modou Seck, fils d’un ancien migrant, dans la forêt de Jacaranda, risque de plonger la famille Seck dans le chaos. Coumba, sa mère, est ballottée entre le fardeau de la vérité et l’union de la famille. Doit-elle révéler l’identité du véritable père de Modou à son mari ? Doit-elle confier à sa meilleure amie que son défunt fils est le fruit d’un viol ? Qui pourrait en vouloir à Modou Seck ? Est-ce un membre de la famille ? L’inspecteur du commissariat urbain de Rufisque, M. Barros, finira-t-il par mettre la main sur le meurtrier ?’’. Des questions dont les réponses constituent la trame de ce roman policier ou polar. Un genre qui n’est pas encore trop prisé au Sénégal, selon Ismaïla Niang. ‘’Le roman policier est un parent pauvre dans la littérature sénégalaise. Je le trouve délibératif, dans la mesure où il délivre le lecteur de son angoisse, de ses peurs, de ses inquiétudes’’, a-t-il déclaré.

Un cursus scolaire assez mouvementé

La vie n’a pas toujours fait de cadeau à Ismaïla Niang. Cependant, il s’en est bien sorti, ‘’grâce aux livres’’. En effet, né à Rufisque, dans la région de Dakar, il a eu un cursus scolaire assez mouvementé. Il a connu des périodes sombres qui l’ont poussé à rester presque sept années sans aller à l’école. Néanmoins, après avoir abandonné les études pour aider son père cordonnier, il obtient finalement son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem). Surnommé le ‘’Revenant’’, il décroche, trois ans plus tard, le Baccalauréat avec mention. Etudiant, au Centre de technologie et d’ingénierie (CTI de Dakar), Ismaïla Niang a été par la suite professeur des écoles pendant des années, avant d’ouvrir sa propre école privée qui porte le nom de sa mère, à Keur Moussa, dans la région de Thiès.

Passionné de littérature, l’auteur de ‘’Femmes, osez dénoncer !’’ est membre du collectif Parlons poésie.  Le livre l’a toujours accompagné, surtout au moment où il subissait ‘’un coup du destin’’. Revenant sur cette période difficile, il explique qu’étant jeune, il consacrait la plupart de son temps à la lecture. C’est par la suite qu’il a voulu traduire ses ressentis à travers sa plume. ‘’C’est pendant ces périodes sombres que je côtoyais les romans afin de m’évader un peu, car ayant arrêté les études indépendamment de ma volonté. Ainsi, éprouvais-je une envie d’écrire. J’ai commencé par de petits textes. Et avec le temps, j’ai aussi cherché à mûrir ma plume’’, a-t-il narré.

BABACAR SY SEYE

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