645 sinistrés de l’école Salif Ndongo dans l'expectative
Les sinistrés relogés aux écoles El Hadji Salif Ndongo A et B ont été sommés par les autorités administratives du département de Pikine de libérer les lieux depuis lundi dernier. Dans l'impossibilité de regagner leurs maisons toujours envahies par les eaux, ils crient leur désarroi.
Les fortes pluies qui se sont abattues à Dakar et sa banlieue, dès le mois d'août, ont conduit des centaines de personnes à quitter leurs maisons inondées. Devant l'ampleur des dégâts, les autorités administratives de la ville de Pikine avaient décidé de leur octroyer des abris provisoires. Elles avaient identifié les écoles El Hadji Salif Ndongo A et B pour accueillir les sinistrés, le temps de trouver une alternative. Nichés dans la commune d’arrondissement de Djidah Thiaroye Kao dans le département de Pikine, les deux établissements scolaires avaient donc reçu 645 personnes, dont 164 enfants de moins de 5 ans et 19 femmes enceintes.
Devant l’imminence de l'ouverture des classes, les sinistrés ont reçu l’ordre, depuis plusieurs jours, de quitter les lieux. La rentrée des enseignants est prévue pour le 1er octobre, alors que les potaches sont attendus dans les salles de classe le 07 octobre prochain. À cet effet, les autorités sanitaires doivent désinfecter les lieux avant l'arrivée des élèves. Pour la petite histoire, deux des bébés ont vu le jour durant cette période. Ils portent les noms du chef de l’État Macky Sall et de la première dame Marième Faye Sall.
Les sinistrés réclament des mesures d'accompagnement
Dans l’impossibilité de regagner leurs demeures, de nombreuses personnes interrogées ont perdu le sommeil, depuis l'annonce de leur départ. Les sinistrés ne sont pas contre l’idée de quitter les deux établissements scolaires, mais ils souhaitent en contrepartie une politique d’accompagnement. L’année dernière, au moment d'être délogée des écoles des départements de Pikine et de Guédiawaye, chaque famille de sinistrés avait reçu la somme de 100 000 F, en guise d'accompagnement. L'argent distribué provenait des sommes collectées, à la suite des opérations de solidarité nationale lancées par le gouvernement. On se rappelle que l’actuel khalife général des mourides Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké avait donné 1 milliard de F Cfa, sans compter l'apport des autres bonnes volontés touchées par la fibre patriote. Aujourd'hui encore, les supputations vont bon train sur l'utilisation des sommes collectées lors des différents téléthons.
Cette année, sauf changement de dernière minute, selon les informations détenues par EnQuête, aucun kopeck ne sera versé à un sinistré. Une situation jugée alarmante par ces populations qui regrettent de ne plus disposer de porte-parole, car ayant tous été recasés au niveau du ministère de la restructuration et de l’aménagement des zones d’inondations (MRAZI) dirigé par le ministre Khadim Diop. ‘’Comment voulez vous qu’on retourne chez nous, alors que nos maisons sont toujours sous l'emprise des eaux, sans aucun sou dans nos poches. L’idéal serait qu’on nous remette une petite somme en guise d’accompagnement qui nous permettra d’acheter du sable pour remblayer nos maisons’’, a tempêté un sinistré qui a requis l’anonymat. Ruminant sa colère et rappelant que l'année dernière, chaque famille de sinistrés logés dans cette même école avait empoché 100 000 F le jour du départ, il a évoqué une politique du deux poids deux mesures. ''Nous sollicitons l’aide du chef de l’Etat’’, a-t-il supplié.
‘’Ce n’était pas le MRAZI, mais la solidarité nationale’’
Joint par EnQuête pour connaître la raison pour laquelle les sinistrés relogés au niveau des écoles El Hadji Salif Ndongo A et B vont regagner leurs demeures inondées sans mesures d'accompagnement, Madické Cissé du ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondations (MRAZI) a indiqué que les sommes versées l'année dernière ne provenaient pas de leur ministère. ''Ce n’est pas nous (le ministère) qui avions décaissé ces sommes. C’était dans le cadre de la solidarité nationale'', a renseigné le chef de l’unité technique de lutte contre les bidonvilles, au niveau du projet de construction des logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles au sein du MRAZI.