La Fondation Sonatel sensibilise sur l'affection
Des millions de personnes vivent avec l'hépatite virale et beaucoup d’autres sont exposées aux risques de développement de l'affection. Les virus A, B, C, D et E de l’hépatite peuvent provoquer des infections et inflammations aiguës et chroniques du foie, susceptibles d’entraîner une cirrhose ou un cancer hépatique. Face à cette menace souvent ignorée, la Fondation Sonatel et l'Association Saafara Hépatite (ASH), ont organisé hier, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre l'hépatite, une journée de sensibilisation sur la prévention.
Selon les données disponibles en 1999, 85% de la population sénégalaise ont été en contact avec le virus, 17% sont atteintes d’hépatite chronique B, et la majeure partie des malades ignorent leur statut. La Fondation a profité de cette rencontre pour faire des dépistages et expliquer les problèmes liés aux hépatites virales et aux maladies qu’elles provoquent.
Selon le Professeur Aminata Sall Diallo, coordinatrice du Programme national de lutte contre les hépatites (PNLH), la plupart des personnes atteintes d’une infection chronique par l’hépatite B ou C ignorent qu’elles continuent d’être porteuses du virus. ''Elles s’exposent donc à un risque élevé de développer une maladie chronique sévère du foie et peuvent, sans le savoir, transmettre le virus à autrui''.
Autour du thème de cette journée mondiale : ''C’est ça l’hépatite. Comprenez-la. Combattez-la'', la Fondation Sonatel entend ainsi apporter sa contribution à la lutte et à la mobilisation contre cette endémie, en s’associant aux efforts des pouvoirs publics et spécialistes de la santé.
Un soutien qui arrive à son heure car il y a quelques jours, que les experts en politique de santé publique sur la question ont indiqué 33 recommandations pour mieux lutter contre les hépatites. C'était lors de la clôture de la conférence internationale de lutte contre cette pandémie, tenue à Dakar du 20 au 22 juillet. Il s'agit notamment de rendre effective la vaccination contre l'hépatite B à la naissance dans les 24 premières heures, d'assurer la vaccination des donneurs volontaires de sang séronégatif pour l'hépatite B lors du premier don, d'assurer le rattrapage de la vaccination des enfants ayant échappé à une immunisation préalable après dépistage. En outre, les spécialistes ont recommandé le dépistage sur l'ensemble des poches de sang sur au moins les 4 marqueurs pour assurer la sécurité transfusionnelle, de renforcer les précautions universelles d’hygiène dans les procédures de soins, de mettre en place des procédures standards de prise en charge des accidents par exposition au sang par rapport au risque d'hépatite B et C.
Pour le dépistage, le professeur Aminata Sall Diallo prône l'homologation des outils avant leur autorisation dans le pays. Dans le domaine du traitement qui est difficilement accessible, les acteurs ont demandé la mise en place d'un système de pharmacovigilance pour l'évaluation des molécules utilisées dans les différents pays.
Mais la mise en œuvre de ces mesures nécessite beaucoup de ressources financières. A ce propos, la conférence a suggéré la mise en place des mécanismes régionaux de négociations auprès des firmes pharmaceutiques et des laboratoires.