Le journaliste Adama Gaye risque une condamnation avec sursis
Le maître des poursuites a requis une peine de six mois de prison assortie du sursis contre Adama Gaye. Le journaliste faisait face hier aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. L’affaire étant mise en délibéré, il sera édifié sur son sort le 6 décembre prochain.
Le 22 novembre dernier, le journaliste Adama Gaye a été convoqué à la Division des investigations criminelles suite à des déclarations tenues dans une émission à la SenTv. Il s’exprimait sur la mort de l'ancien ministre Mamadou Moustapha Bâ. Il avait soutenu que l'ancien ministre des Finances et du Budget aurait été tué en France.
Placé en garde à vue pour diffusion de fausses nouvelles, Adama Gaye a comparu librement devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Devant la barre, le prévenu a botté en touche les accusations retenues contre lui. Néanmoins, il a réitéré ses propos. Adama Gaye persiste et signe : « Il (Mamadou Moustapha Bâ) est mort tué, d'après ma conclusion. Pendant longtemps, je me suis abstenu de m’exprimer sur cette affaire. Mais après la publication du journal Intelligence, qui privilégiait la thèse du suicide, j’ai voulu aller au-delà de cette hypothèse et mener des recherches approfondies », a-t-il expliqué avant d'ajouter : « Les communiqués émis par le procureur, affirmant que la mort de M. Bâ n’était pas naturelle, ont semé le doute. J’ai simplement partagé mon point de vue. »
Convaincu de sa culpabilité, le maître des poursuites a requis six mois avec sursis, accompagnés d'une amende de 500.000 FCFA contre Adama Gaye. De leur côté, les conseils de la défense ont sollicité la clémence du tribunal. L'affaire est mise en délibéré au 6 décembre prochain.
Le journaliste annonce son éventuel retrait du monde médiatique et des réseaux sociaux
Sur sa page Facebook, Adama Gaye s’est exprimé à cœur ouvert. Il a annoncé son éventuel retrait du milieu médiatique et des réseaux sociaux. « J'ai sacrifié ma vie au combat pour les libertés, la démocratie, la bonne gouvernance. Mes droits sont entre les mains d'un juge et de l'État du Sénégal. Dieu en rempart. Après un procès relevé, sauf miracle, la justice sera dite », a déclaré le journaliste.
Poursuivant, il soutient : « À ma suite, mes très brillants avocats, Maîtres Adja Diallo, Souleymane Soumaré, François Senghor et Seydou Diagne, ont ébloui le prétoire. Je remercie autant le procureur que le tribunal, sa présidente en tête, d'avoir permis un débat approfondi sur les raisons de ce procès. Je pense que ma cause en est sortie plus solide et que le droit sénégalais a gagné des galons qui manquaient à son panache. »
« De grands business internationaux et une quête de savoir, par des formations que je souhaite faire, m'attendent. Je remercie Dieu de m'avoir couvert de sa grandeur. Le temps du repos et du recul est venu », a-t-il écrit sur sa page.
MAGUETTE NDAO