Le talibé détenteur de gourdin prend six mois avec sursis
Le prévenu a été appréhendé par un gendarme de la brigade de Thiaroye en possession d’un gourdin. Interpellé sur la provenance de ce gourdin, il a retourné la question à l’homme de tenue en lui faisant savoir que c’est un ‘’ndigël’’ (consigne) venant de son marabout. Le prévenu, qui se rendait ce jour-là à des chants religieux à Thiès, avait refusé de donner le gourdin. Il avait même, selon les déclarations des témoins contenus dans le procès-verbal, injurié vertement le gendarme. Ce dernier avait appelé ses collègues en renfort pour pouvoir l’amener au poste. Interrogé devant la barre, le prévenu, fils d’un policier, a reconnu avoir détenu un gourdin mais a soutenu formellement n’avoir pas injurié le gendarme ni s’être rebellé contre celui-ci. Le procureur a souligné ’’qu’on a pas besoin de gourdin pour rendre grâce à Dieu ou rendre hommage à son marabout’’. Il a rappelé au prévenu que les gendarmes ne sont pas supposés connaître le ‘’ndigël’’ de son marabout. Il a estimé qu’il faut une peine qui va servir de leçon à tout le monde avant de requérir six mois d’emprisonnement ferme.
Pour sa part, la défense a souligné qu’il n’y a pas d’article qui réprime le port de gourdin. En ce qui concerne la rébellion, elle a affirmé que ce n’est pas fondé car une seule personne ne peut pas résister à trois gendarmes. Il a demandé au tribunal de relaxer purement et simplement son client, estimant que ‘’ce gendarme a voulu le surcharger parce qu’il a refusé de lui remettre son gourdin’’. Le tribunal, après délibération, a reconnu le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné à six mois assortis de sursis.
(APS)