''On a des noms...''
En marge du vote du budget 2012 de la ville de Dakar, le maire Khalifa Sall s'est dit indigné et déçu par le traitement fait de l'attaque de la mairie de la commune d'arrondissement de Baobab-Sacré-Coeur dirigé par Barthélémy Dias. Selon l'édile de la capitale, ''c'est le maire Barthélémy Dias, agent public doté de pouvoir d'officier public et agent de l'État dans l'exercice de ses fonctions, qui a cherché à préserver une institution, qui est aujourd'hui traîné dans la boue, parce qu'agressé par des gens qu'on cherche à couvrir''. Considérant cette situation inacceptable, le maire enjoint les policiers de ''situer les responsabilités''.
Dans la mesure où, poursuit-il, ''ce sont des nervis payés par le Pds qui sont venus attaquer une institution et un maire''. Très en colère, le responsable socialiste a menacé de révéler à l'opinion ce que les socialistes savent de l'affaire, si l'enquête n'est pas correctement menée. C'est-à-dire appréhender les nervis et leurs commanditaires. ''On a des noms. Il ne faut pas qu'ils nous poussent à donner des noms. On sait celui qui a donné les voitures. On sait celui qui a recruté. On sait celui qui coordonnait. On sait celui que ces gens ont appelé quand le commissaire de Dieuppeul les a renvoyés. On sait plusieurs autres choses'', a-t-il fait savoir.
Khalifa s'est également dit ''révolté'' par la sortie du ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom qui ''a de manière subreptice situé les responsabilités'', du côté de Barthélémy Dias. Alors que, fait-il remarquer, ''il y a mort d'homme ; il faut prouver que c'est l'arme du maire qui l'a atteint''. Selon Khalifa Sall, il n'y a pas de doute, ''Barthélémy était en légitime défense. Il a été agressé, il s'est défendu, malheureusement l'irréparable s'est produit''.
Egalement, le maire de Dakar n'a pas manqué de relever l'anachronisme qui a consisté à respecter une minute de silence pour Ndiaga Diouf, le nervi tué en service commandé. ''Depuis trois semaines, dira le maire, des soldats se battent pour préserver l'intégrité territoriale, la cohésion nationale et l'unité du pays. Personne ne leur a rendu hommage. Vous avez vu une autorité leur rendre hommage ?
Non ! Un nervi recruté qui malheureusement en est mort, et on lui fait une minute de silence''. ''Donc, conclut Khalifa Sall, vaut mieux mourir pour des intérêts privés que de mourir pour son pays. C'est cela qui est inquiétant''.