Publié le 19 Oct 2024 - 21:23
LANCEMENT DE COALITION

Samm Sa Kaddu en ordre de bataille

 

La conférence des leaders de Samm Sa Kaddu, réunie hier, a officiellement célébré le baptême de leur coalition. Barthélémy Diaz, Bougane Gueye Dany, Anta Babacar Ngom, entre autres, sont en ordre de bataille afin de contrarier Pastef, le 17 novembre prochain.

 

Des cendres de Yewwi Askan Wi est officiellement née Samm Sa Kaddu, ce vendredi. Taxawu Sénégal, le PUR, le mouvement Gueum Sa Bopp, Les Jambaars, entre autres formations politiques, ont décidé d'unir leurs forces afin de contrecarrer les plans de l'actuel pouvoir qui ne rêve que d'une majorité absolue, lors de la prochaine députation. “Le Sénégal est à un tournant décisif de sa vie politique et institutionnelle. Une Assemblée nationale, socle de la démocratie représentative, devra jouer pleinement son rôle face aux velléités de dérives autocratiques, à l'incompétence et à l'insouciance de nos dirigeants actuels”, lance le porte-parole de la coalition, Thierno Bocoum.

Le leader du mouvement Agir poursuit sa pensée : la coalition Sàmm Sa Kàddu, conduite par des hommes et des femmes de valeur et de vertu, entend pleinement assumer son rôle de sentinelle et de force de proposition. Une majorité de l’opposition à l’Assemblée nationale est l’unique solution pour freiner les dérives et assurer la stabilité institutionnelle du pays.

Dans sa communication, l'ancien député a démonté un à un tous les prétextes brandis par Pastef pour décrocher la majorité au soir du 17 novembre prochain. Selon Thierno Bocoum et compagnie, par exemple, l'excuse de la haute cour de justice évoquée par le nouveau régime est un peu trop légère pour demander le suffrage des Sénégalais. Mieux encore, SSK a pris l'engagement de mettre en place cette haute cour presque dès les premiers instants de la future législature. “Ils brandissent une volonté de mettre en place une haute cour de justice. La mise en place de cette cour est déjà prévue par la loi (Loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice). Sàmm sà Kàddu mettra en place une haute cour de justice dans le mois qui suit la première réunion de l’Assemblée nationale, conformément à la loi.”

Cette branche de l'opposition estime tout simplement qu'elle veillera à la “reddition des comptes” et non à toute sorte de “règlement de comptes”.

Concernant les événements de mars 2021 et de juin 2023, Thierno Bocoum et compagnie promettent de porter le dossier à l'Assemblée nationale. En même temps, ils fustigent la conduite assez paradoxale du régime sur la question. Les tenants du régime actuel nous parlent des martyrs tout en s’abstenant de déclarer de manière ferme que la loi portant amnistie sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024 sera abrogée. Une attitude hésitante qui a pris racine depuis le vote de cette loi inique. Ils n’ont jamais introduit un recours devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler cette loi, à l’image de Khalifa Sall et d'autres qui avaient introduit un recours après le vote de la loi Ezzan. Par conséquent, “Sàmm sa Kàddu s’engage fermement à introduire une proposition de loi d’abrogation de la loi portant amnistie sur les faits liés aux manifestations politiques qui ont secoué le pays entre février 2021 et février 2024.”

Enfin, pour botter en touche ce troisième argument de Pastef, Samm Sa Kaddu a convoqué les propos d’Ousmane Sonko lui-même prônant pour une majorité de l'opposition à l'hémicycle. “Parler de risques de blocage dans un régime comme le nôtre, c’est méconnaître le mécanisme de la cohabitation qui permet une coexistence institutionnelle permettant d’impulser les changements tant attendus par la population, dans une dynamique inclusive”, argumente Thierno Bocoum.

Barth les trouve “MIMI”

Se projetant déjà vers les élections locales, Barthélémy Dias en a profité pour jeter des piques bien pointées à l'endroit de son probable futur challenger pour la mairie de Dakar. “Nous n'allons pas confier Dakar à un voleur. C'est la ville des 'Ndananes'. Dakar ne donnera pas d'immunité parlementaire à quelqu'un qui a soutiré les sous de notre pays. Il faut une clarté dans l'affaire Aser." Sans gants, le maire de Dakar poursuit. Selon lui, "la Haute Cour de Justice va juger les voleurs d'aujourd'hui et ceux d'hier." Exacerbant ses railleries, l'édile de la capitale ajoute : "Nous allons partager les Var pendant la campagne, parce qu'ils ont beaucoup dit et n'ont rien respecté." Avant d'enfoncer le clou : "Ils sont vraiment menteurs, incapables, manipulateurs et incompétents (MIMI)."

Bougane en place une pour Bakel

Bougane Guèye, s'adressant au public venu nombreux, s'est attaqué au téléthon de Pastef. Selon lui, la priorité devrait être sur Bakel et les autres zones touchées. “Le téléthon de Sonko est organisé pour sa propre personne. Pas pour les habitants de Touba, de Bakel et/ou des localités où les élèves n'ont pas encore commencé les cours, parce que leurs écoles sont envahies par les eaux de pluie, mais pour sa propre personne", a affirmé le leader de Gueum Sa Bopp.

À en croire toujours Bougane, "c'est parce que les populations de Bakel sont dans la souffrance qu'on ne pouvait pas faire le lancement en grande pompe, mais tout le monde sait que cette salle ne peut contenir tout ce monde que draine la coalition."

Déthié et Youm, les grands absents

Déthié Fall, leader du PRP, et Cheikh Tidiane Youm du PUR, ont brillé par leur absence au lancement de la coalition Samm Sa Kaddu. Membre de la Conférence des leaders, leur absence ne manque pas d'interroger. Mais avec la présence de quelques partisans du parti de l'unité et du rassemblement, les doutes se sont un peu dissipés.

En même temps, lors de sa communication, Thierno Bocoum a tenu à rassurer sur cette absence remarquée. "Déthié Fall et Cheikh Tidiane Youm, des leaders de la coalition, s'excusent de ne pas être là. Ils sont empêchés, mais sont de tout cœur avec nous", a-t-il soutenu.

 

 

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