‘’La médiation de la Cedeao permettra à Yahya Jammeh d’entendre raison’’
Au cours d’un entretien exclusif accordé hier à France 24, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, s’est voulu rassurant par rapport à la situation en Gambie voisine, où depuis le 9 décembre dernier, le président sortant Yahya Jammeh conteste la victoire de son adversaire Adama Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre, après l’avoir reconnue dans un premier temps.
‘’Je suis convaincu que le dialogue permettra de faire entendre raison au président Jammeh et de convenir avec la Cedeao, l’Union africaine et les Nations unies, des modalités de passage entre lui et le président élu’’, a affirmé Macky Sall, ajoutant qu'une intervention militaire ne pouvait être qu'un ultime recours. Le chef de l’Etat sénégalais a également tenu à préciser que ‘’le Sénégal n’a jamais envoyé le moindre gendarme ou le moindre policier pour protéger le président élu’’.
L’ONU demande à Jammeh de coopérer
Par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est prononcé une nouvelle fois sur la situation. Et c’est pour déplorer l’envahissement des locaux de la Commission électorale indépendante (CEI) par les militaires. Dans un document transmis par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, les membres de l’instance mondiale qui ont été briefés par le sous-secrétaire général se disent ‘’sérieusement préoccupés’’. C’est pourquoi ils demandent ‘’instamment aux militaires et forces de sécurité gambiens d’évacuer immédiatement les locaux et d’éviter toute interférence dans le processus de transfert pacifique du pouvoir’’. Dans la même veine, l’ONU encourage l’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à poursuivre leurs efforts en vue d’éviter toute nouvelle détérioration de la situation en Gambie.
Quant à Yahya Jammeh qui a fait une volte-face en décidant de ne plus reconnaître la victoire de Adama Barrow lors de la Présidentielle du 1er décembre, les membres du Conseil lui demandent de coopérer avec eux pour assurer une transition pacifique et ordonnée. Très soucieux de ce qui pourrait advenir avec la détermination de Jammeh de confisquer le pouvoir, l’ONU réitère son appel à toutes les parties, y compris les forces de sécurité, à faire preuve du maximum de retenue et de s’abstenir de toute forme de violence. Les membres du Conseil de sécurité ont insisté également pour que la sécurité du Président élu Adama Barrow et celle de tous les citoyens gambiens soient pleinement assurées. Pour finir, l’ONU renseigne qu’elle va continuer à ‘’suivre de très près l’évolution de la situation en Gambie, dans le cadre du rôle du Conseil dans la prévention des conflits’’.