Le Sénégal anticipe sur le nouvel ordre maritime mondial
Le Sénégal ne veut pas être laissé en rade, en matière d’infrastructures et de leadership portuaires. Ainsi, le gouvernement a entamé une série d’actions en vue d’être parmi les premiers pays à accéder à cet idéal. En tout cas, c’est ce qu’a fait savoir le secrétaire général du ministère de la Pêche et de l’Economie maritime, Mactar Diallo, lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier sur la question à Saly Portudal.
Les membres du comité de pilotage et du comité technique chargés du suivi de l’élaboration de la stratégie nationale portuaire sont en conclave à Saly Portudal, dans le cadre d’un atelier d’information et de formation sur le leadership portuaire et la logistique. Cette activité entre dans le cadre du Leadership programme qui est un programme de renforcement de capacités. Il est l’un des principaux axes de partenariat du protocole d’accord récemment signé entre l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) et Enabel, l’Agence belge de développement.
Dans cette perspective, Mactar Diallo, venu représenter le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime Alioune Ndoye, s’est réjoui de l’esprit d’anticipation dont fait preuve le Sénégal. Selon lui, le président Macky Sall a très tôt compris les enjeux de développement liés à la plateforme portuaire. ‘’Dans cette optique, explique-t-il, la décision majeure de l’État du Sénégal de construire deux grands nouveaux ports en eaux profondes à Bargny-Sendou et à Ndayane, constitue une réponse au besoin d’amélioration des capacités intrinsèques des infrastructures portuaires, dans un contexte africain et mondial concurrentiel’’.
Pour M. Diallo, le secteur portuaire identifié comme un des potentiels moteurs de croissance dans le PSE, ‘’devra également jouer pleinement son rôle de cadre d’accueil et d’impulsion d’une industrialisation maritime porteuse de croissance et d’emplois, à travers un arrière-port riche de zones industrielles et économiques’’.
De ce point de vue, ‘’le choix des sites d’aménagement dotés de réserves foncières suffisantes pour l’implantation de zones industrielles et de services capables de générer d’importantes productions de fret, permettrait de venir à bout de la problématique des coûts de transport maritime élevés, du fait de l’absence de chargement retour pour les navires entrant dans notre desserte’’, a dit le secrétaire général. Il estime que le coût du transport est devenu un facteur déterminant de la compétitivité des économies de nos pays. A l’en croire, ‘’cette nouvelle donne, conjuguée au progrès de la construction navale, a entrainé deux phénomènes : le gigantisme des navires de commerce dont la longueur est passée d’une centaine de mètres à près de 300 m, leur largeur a atteint la cinquantaine de mètres et le tirant d’eau dépassant les 15 mètres ; et le coût élevé d’exploitation de ces grands navires qui conduit les armateurs à réduire la durée des escales’’.
IDRISSA AMINATA NIANG