Publié le 13 Nov 2015 - 01:19
LES HEMOPATHIES

Des maladies très coûteuses et méconnues

 

Le 8ème congrès de la société africaine francophone d’hématologie (SAFHEMA) et le premier congrès de la société sénégalaise d’hématologie et de transfusion sanguine vont démarrer aujourd’hui à Dakar pour trois jours. Cette rencontre permettra aux experts de discuter sur les hémopathies communément appelées maladies du sang. Des anomalies contre lesquelles il n’y a pas de mesures préventives et dont la prise en charge est très coûteuse.

 

Largement méconnues du grand public, les maladies du sang (les hémopathies) touchent un bon nombre de personnes. Les plus fréquentes sont l’anémie (quand on n’a pas suffisamment d’hémoglobines). Une maladie très habituelle chez les enfants et qui touche 60% des femmes enceintes au Sénégal. En prélude au 8ème congrès de la société africaine francophone d’hématologie (SAFHEMA) et au premier congrès de la société sénégalaise d’hématologie et de transfusion sanguine prévu aujourd’hui, une conférence de presse a été organisée hier sur le sujet. Selon l’hématologue directeur du centre National de transfusion sanguine, Professeur Saliou Diop, les maladies du sang sont très nombreuses.

En effet, Il y a certaines maladies génétiques du sang comme la drépanocytose qui touche 10% de la population, également l’hémophilie qui est une maladie hémorragique, et les cancers du sang, qui touchent moins de 10% de la population. Mais le problème, a dit le Professeur Diop, n’est pas la fréquence des maladies, mais plutôt le diagnostic et le traitement. ‘’Ce sont des maladies qui demandent souvent des soins très coûteux, et l’accès au diagnostic est plus difficile parce que ce sont des examens spécialisés. Il n’y a pas assez d’outil et de laboratoires. Ce qui fait que la plupart de ces maladies sont diagnostiquées à un stade tardif. Il n’y a malheureusement pas de mesures de prévention efficaces de ces maladies  qui permettent de les éviter. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’il faut faire pour éviter une leucémie ; souvent ça vient de façon inopinée’’, a soutenu  Professeur Diop.

Ce congrès qui verra la participation de 400 experts de tous les pays d’Afrique francophone, de la France et des Etats-Unis est axé sur le thème ‘’Défis de la prise en charge des hémopathies’’. Ces trois jours permettront aux nombreux acteurs de discuter de leurs expériences sur les maladies les plus fréquentes comme les cancers du sang et la drépanocytose. Un symposium sur la transfusion sanguine sera aussi au rendez-vous. Car, selon le Professeur Saliou Diop, quand on regarde la carte du monde et qu’on colore tous les pays en fonction du nombre de dons de sang, les parties où il n’y a pas assez de dons de sang sont les pays les plus pauvres d’Afrique. ‘’Il y a certainement donc un lien direct entre le cas de pauvreté et le nombre de dons de sang. Les pays les plus développés n’ont pas de problèmes de dons de sang, il y a beaucoup plus de volontaires. C’est purement économique’’, a-t-il déclaré. Et de poursuivre : ‘’Bien que dans chaque pays il y ait des freins culturels, ce sont des freins que l’économie peut vaincre. Il faut que les structures de santé soient bien outillées, en ayant des structures de transfusion très efficaces, 10 dons pour  mille habitants. Partout en Afrique, dans les pays pauvres, il y a moins de 5 dons de sang pour 1000 habitants, la part économique y joue un rôle important.’’

Seulement 2 spécialistes d’hématologie au Sénégal

Par ailleurs, le chef de l’unité d’hématologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Docteur Fatou Sambou Ndiaye, a souligné le problème de communication mais également d’organisation et des moyens des structures de transfusion pour aller vers les gens. ‘’Il faut suffisamment de ressources et de moyens pour organiser. Au Sénégal il n’y a que  deux spécialistes en hématologie. Donc le travail est difficile. Il faut la formation des spécialistes parce que la prise en charges des hémopathies est très coûteuse. L’hématologie est une spécialité nouvelle. Elle se pratiquait avant mais le diplôme de spécialisation n’existait pas’’, a-t-elle soutenu. En plus du manque de spécialistes, il n’y a que quatre services dans le pays qui font des activités très spécialement d’hématologie (le CNTS, le Service de médecine interne de Dantec, l’Unité d’oncologie pédiatrique, le service de pédiatrie Albert Royer).

Pour Docteur Macoura Gadji, la prise en charge demande également un plateau technique. ‘’Il faut mettre des équipements modernes en place parce que nous avons la ressource humaine. L’Etat doit nous aider à acquérir ces équipements pour avoir un plateau technique complet qui va nous permettre de faire la prise en charge précoce, le diagnostic et un meilleur résultat dans le suivi’’, a-t-il souhaité.

VIVIANE DIATTA

 

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