Le temps des réorientations et des ajustements
Sur la base de la Lettre de politique sectorielle de développement de la culture de 2016, une autre est élaborée par la Cellule d’études et de planification dudit ministère, en collaboration avec le Bureau organisation et méthodes (Bom) et le ministère de l’Economie et des Finances. Des adaptations sont faites sur la base de changements survenus au ministère et en conformité avec le Plan Sénégal émergent (Pse).
En 2016, quand était rédigée la Lettre de politique sectorielle de développement (Lps) du ministère de la Culture, le département de la Communication y était rattaché. Depuis, les choses ont bien changé. Donc, il faut recadrer les choses. ‘’Nous avons estimé qu’il était normal que nous ajustions les programmes et objectifs définis dans le cadre de l’ancienne lettre de politique sectorielle et l’adapter à la nouvelle situation’’, a expliqué le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly. C’était une occasion également de faire, d’après le ministre, le diagnostic de la lettre par rapport à la réalité qu’ils vivent sur le terrain. ‘’Nous nous sommes rendu compte que c’était très difficile de procéder à un suivi-évaluation cohérent et conséquent par rapport à ce que nous mettions en œuvre, parce qu’il y avait souvent des contradictions entre la gestion des programmes et la structuration même du ministère. Il fallait mettre de l’ordre dedans et c’est ce que nous sommes en train de faire’’, a-t-il indiqué.
Dans cette nouvelle lettre, est prise en compte, naturellement, la deuxième phase du Pse pour la période 2019-2023, qui doit permettre à la culture de se positionner davantage, autant sur la question de l’identité et des valeurs comme substrats de réussite que dans les axes 2 et 3 pour affirmer sa vocation transversale. Dans ce sens, un certain nombre d’objectifs généraux, globaux et des objectifs spécifiques liés à des secteurs particuliers comme le cinéma, les arts vivants, le patrimoine, etc.) ont été déclinés. Sont également pris en compte les projets du chef de l’Etat, Macky Sall, que sont le Mémorial de Gorée, celui du bateau ‘’Le Joola’’, l’Ecole des beaux-arts ainsi que le Palais international des Arts.
Pour mettre tout cela en cohérence, le ministère de la Culture a mis en place un cadre technique composé d’experts du Bom, du ministère de l’Economie et des Finances ainsi que du département concerné. Ensemble, ils ont réfléchi sur un document de présentation soumis hier à l’appréciation de divers acteurs culturels, à la Maison de la culture Douta Seck, avant finalisation et validation d’ici janvier prochain.
Président de l’association Tringa, organisatrice du festival Africa Fête, Rokhaya Daba Sarr a souligné l’absence des résolutions ou décisions prises pour assurer la mobilité des artistes. Les préoccupations des éditeurs et écrivains sont tout autres. La Foire du livre et du matériel didactique de Dakar n’a pas été citée dans le document. Ce qui inquiète le directeur des Editions Feu de Brousse, Syedi Sow, qui a participé à cet atelier technique en tant que représentant de l’Association des écrivains du Sénégal. Ils ont été rassurés, tour à tour, par le secrétaire général du ministère de la Culture Birane Niang, le directeur des Arts Abdoulaye Koundoul et la coordonnatrice de la Cellule d’études et de planification du ministère de la Culture Khoudia Diagne. Tous leur ont rappelé que ce document est juste un document stratégique de cadrage. Donc, qui prépare ‘’le lit d’un autre document opérationnel’’, selon M. Koundoul. Tout cela pour dire que la présente Lps ne peut aller dans les détails. Malgré tout, M. Niang a tenu à dire que la Fildac est au cœur de la politique du livre. Pour la mobilité des œuvres ou artistes, l’acte 3 de la décentralisation résout la question avec la territorialisation de la culture. En plus de cela, comme noté dans la Lps, il est prévu la construction de complexes culturels régionaux. Cela prend en compte la décentralisation des activités.
En outre, après validation de cette lettre, va suivre la phase de mise en œuvre. L’apport des acteurs culturels sera important, à cette étape. C’est pourquoi il a été recommandé la tenue de sessions de formation au profit de ces derniers afin de leur permettre de s’approprier des concepts et programmes. Cela va permettre à tous d’être au même niveau.
Quoi qu’il en soit, Birane Niang assure que le processus sera inclusif. Par conséquent, tous les acteurs seront impliqués à tous les niveaux possibles.
BIGUE BOB