Me Babacar Ndiaye cloué au pilori par des acteurs du basket

Un collectif des présidents de clubs de 1re et de 2e division s’insurge contre la gestion de la balle orange par l’actuel président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB), Me Babacar Ndiaye, qu’ils accusent de vouloir spolier cette discipline sportive.
Ça gronde encore dans la famille du basket sénégalais ! Des acteurs de la balle orange sont déterminés à mettre fin à ce qu’ils appellent une ‘’spoliation’’ du basket sénégalais par l’actuel président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB). Pour exprimer leur mécontentement, un collectif de présidents de clubs de D1 et D2 a rédigé une lettre de protestation qu’il a déposée au ministère des Sports, hier. ‘’On a été reçu par le DAPS (directeur des Activités physiques et sportives) du ministère des Sports, sans notre demande. On était venu pour déposer le courrier’’, a précisé un des membres de ce collectif, Pathé Keïta, par ailleurs Président de Guédiawaye basket académie (GBC).
Selon ce dernier, le patron du basket et ses collaborateurs sont en train de mijoter un plan pour se soustraire à leur obligation de rendre compte de leur gestion durant les deux dernières années. Cela par l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire et une assemblée générale ordinaire le même jour. ‘’Ce qui est une première dans l’histoire du sport sénégalais’’, font-il remarquer. La tenue de l’assemblée générale extraordinaire, dit-il, leur permettra ‘’de changer les textes, prendre les dispositions qui feront qu’au niveau de la reddition des comptes, qu’il y ait certaines souplesses’’.
Pour ce collectif des présidents de club, l’urgence n’est pas de tenir une réforme des textes, mais plutôt ‘’la reddition des comptes’’, en organisant une assemblée générale d’information et ‘’rendre compte sur les deux années de gestion’’. Et même s’il fallait apporter une réforme aux textes, celle-ci devrait se faire de manière inclusive, exigent-ils. ‘’Les textes qui gouvernent la balle au panier ou les modifications ne sauraient être l’œuvre ou la proposition d’un groupuscule. La réflexion serait très réductrice et conduirait inévitablement à des textes indigestes. Nous demandons aussi, pour une quelconque réforme, de respecter toutes les règles d'éthique et d'engager les lois et règlements de ce pays. La loi ne saurait être impersonnelle. On ne légifère pas pour soi-même’’, lit-on sur la correspondance adressée au ministre des Sports.
A ce dernier, ils invitent à mettre de l’ordre dans la gestion du basket, ‘’en recadrant son ami Babacar Ndiaye’’. ‘’Le ministre n’a qu’à dire à son ami Babacar Ndiaye - parce que c’est lui qui a déclaré sur un plateau de télé qu’il était chez le ministre, son ami - de respecter les textes’’, a déclaré Pathé Keïta.
‘’C’est un intrus qui a divisé le basket en deux’’
Parmi les membres du collectif des présidents de clubs protestataires, on note l’ancien président de la FSBB, Baba Tandian. Pour celui-ci, l’actuel président de la Fédé ‘’a réussi à diviser le basket en deux’’. ‘’C’est un intrus dans ce basket, Babacar Ndiaye. Il n’est pas de notre monde. Il n’est pas des nôtres. Il est venu et il veut spolier le basket’’, a-t-il asséné.
Selon lui, le ministre doit recadrer le ‘’clan qui trafique les textes avec Me Babacar Ndiaye, avant qu’il ne soit trop tard’’. A en croire M. Tandian, son successeur à la tête du basket sénégalais a ourdi un plan pour garder les rênes de la FSBB. Pour cela, confit-il, il a créé une ‘’soixantaine de clubs fantômes’’ pour faire passer son projet. ‘’C’est des clubs qui n’ont pas d’équipe, pas de petites catégories, des présidents de club qui reçoivent des cadeaux çà et là. Le jour de l’assemblée générale extraordinaire, ils viendront simplement avec leur carte de président voter et rentrer avec leurs bonbons’’.
Pour l’instant, le collectif des présidents contestataires veut privilégier la voie administrative, en saisissant la tutelle. ‘’Mais, préviennent-ils, si la fédération persiste, la confrontation est inévitable. On va écrire à l’Assemblée nationale, faire constater toutes ces irrégularités par voie d’huissier et saisir le pouvoir Judiciaire. Trop, c’est trop !’’.
LOUIS GEORGES DIATTA