Publié le 17 Jul 2025 - 12:17
MERCATO - NICOLAS JACKSON CONVOITÉ PAR MANCHESTER UNITED

Un choix à haut risque

 

À 24 ans, Nicolas Jackson incarne le présent et le futur de la sélection sénégalaise. Avec 10 buts en 30 matches, lors de la saison 2024-2025, l’international sénégalais a vu les arrivées de Liam Delap et de João Pedro sur le front de l’attaque de Chelsea. Avec un risque de déclassement, il suscite les convoitises de Manchester United. Une sollicitation qui interroge, tant le club mancunien semble englué dans une crise sans fin. 

 

Depuis quelques années, Manchester United multiplie les mauvais choix sur les marchés de transfert et peine à retrouver sa gloire d’antan. Depuis, 2019, son classement moyen est 5ᵉ. Un chiffre qui ne traduit pas fidèlement la pauvreté du jeu proposé et les contreperformances dans son championnat domestique. L’année prochaine, les Mancuniens ne verront pas l’Europe. Ils viennent de terminer l’exercice 2024-2025 à une piteuse 15e place en Premier League. 

Ces cinq dernières saisons, le taux de victoire est de 48,7% (contre 68,3% pour Chelsea). Mais là où le bât blesse, c’est sur les dépenses du mercato. Ils ont dégainé 892M€ (dont 74% en attaquants), depuis 2019, pour des résultats qui n’ont cessé de décroître. Ce déclin est plus net, lorsque l’on interroge certains chiffres. ManU a terminé le dernier exercice avec 62 buts encaissés. A cela s’ajoute l’instabilité managériale qui a vu 4 coachs se succédé sur le banc en 5 ans. Aucun de ces coachs n’a pu imprimer sa marque.  Cette crise identitaire qui perdure, depuis le départ de Ferguson. 

L’arrivée de Ruben Amorim avait suscité un grand espoir. La fin de saison en eau de boudin l’a sérieusement douché. Etant un coach peu référencé, malgré de bons résultats avec le Sporting Lisbonne, le début de championnat sera décisif pour son maintien ou non à la tête de l’équipe. D’où l’intérêt pour lui de faire un bon mercato pour disposer d’une escouade qui va lui permettre de jouer les premiers rôles, la saison prochaine. Mais, ce n’est pas gagné d’avance.

Déjà que Manchester est très en retard dans ‘’la course à l’armement’’ en Premier League. City s’est très tôt renforcé (Rayan Cherki, 21 ans, pour 36,50M € ;  Tijjani Reijnders, 26 ans, pour 55,00M € ; Rayan Aït-Nouri,  24 ans, pour  36,80M €…). Idem pour Liverpool avec Jeremie Frimpong et Miloš Kerkez, entre autres. Le club d’Arne Slot fait une cour assidue à Alexander Isak, l’attaquant de Newcastle, et veut se rabattre sur le buteur de Francfort Hugo Ekitike, en cas d’échec. Les autres clubs ne sont pas reste. Or, en ce qui concerne ManU, les joueurs y vont à reculons. C’est le cas de Declan Rice qui avait préféré Arsenal.  

Dans ce contexte, Nicolas Jackson devrait y réfléchir à deux fois avant d’y aller, même s’il semble avoir perdu la cote dans son club.

L’attaquant sénégalais était le titulaire au poste d’attaquant à Chelsea. Mais, depuis deux ans, ses prestations en dents de scie, ses absences à des moments cruciaux de la saison et quelques expulsions bêtes ont mis en péril ce statut. Aujourd’hui, Jackson paie cash ses 4 expulsions stupides et des blessures malvenues (12 matches manqués).

Résultat des courses, le club de la capitale anglaise a décidé de miser sur de nouveaux joueurs pour renforcer ce secteur de l’attaque.  Les recrutements successifs de Liam Delap (21 ans)  et João Pedro (23 ans), cet été, et leurs prestations remarquées lors de la coupe du monde des clubs ont rebattu les cartes sur le front de l’attaque. Liam Delap a marqué 7 buts en 14 matches depuis son arrivée, tandis que João Pedro a été le MVP de la Coupe du monde des clubs 2025. Selon toujours The Times, « le staff technique mise sur leur complémentarité ».

Ainsi, souligne le média, l'attaquant de Chelsea se pose des questions sur son avenir. Lui qui n’a disputé que 43% des minutes de jeu depuis février 2025.

Malgré tout, Jackson qui reste un jeune attaquant talentueux, peut largement trouver mieux que Manchester United, si l’avenir est bouché à Chelsea. Il peut atterrir dans un club plus stable et moins exposé médiatiquement pour continuer sa progression. Etant entendu que les attaquants de pointe arrivent à leur prime très tard (vers 28 et 29 ans).

GASTON COLY

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