Publié le 8 Aug 2014 - 10:02
LITTERATURE- LE BANQUIER DES DEMONS

La gestion des Présidents africains décriée

 

Le livre de Pape Samba Badji intitulé  ‘’Le banquier des démons’’ retrace la vie d’un chef d’Etat qui a pactisé avec le démon et qui, au finish, s’est vu trahi par le diable en question. Il a été présenté hier aux journalistes à Guédiawaye.

 

Nouvellement mise en place, la maison d’édition ‘’maître du jeu’’ de l’écrivain Pape Samba Badji a lancé hier à Guédiawaye sa première production. ‘’Le banquier des démons’’ est le titre de l’œuvre disponible dans les librairies et écrit par le propriétaire de la jeune maison d’édition suscitée, sise dans la banlieue dakaroise. L’ouvrage de 80 pages est une pièce de  théâtre déclinée en 9 actes.

Il retrace la vie d’un chef d’Etat, qui  a fait plus de 20 ans dans l’opposition. Au moment où il décide de  tourner le dos à la vie politique, il se voit offrir les services d’un démon avec lequel il va pactiser. Il devient par la suite président de la République. Laurent, c’est le nom du personnage principal de ce livre, tient ainsi sa revanche sur le destin. Dans cette œuvre, toutes les histoires qui sont racontées laisseraient croire qu’il s’agit du régime d’Abdoulaye Wade avec ses quatre personnages : Laurent qu’on pourrait assimiler à Abdoulaye Wade, Karamokho nous rappelle Idrissa Seck, Valérie, Viviane Wade, François, Karim Wade et Maléna la ville de Thiès.

Et pour cause, l’auteur  utilise de ces expressions qui  nous rappellent le pouvoir du prédécesseur de Macky Sall comme ‘’Destin pour l’Afrique’’,  ‘’le Président le plus diplômé du Cap au Caire’’, ‘’ce n’était pas facile de déboulonner un régime qui a fait plus de 40 ans au pouvoir’’,  ‘’il est vrai que nos soucis d’argent sont derrière nous’’, ‘’un opposant au pouvoir’’, ‘’relookage de l’avion présidentiel’’, ‘’notre fille a un esprit d’aventurier. Elle participe au rallye du désert et il lui faut un gros budget’’, ’’il faut qu’on confie à notre fils François l’organisation de la grande conférence internationale’’, ’’notre fils ne parle aucune langue nationale et il est plus européen qu’africain’’, ‘’les brassages rouges pour protester’’, ‘’la génération virtuelle’’, et in fine ‘’ngorsi’’.

L’auteur de ce livre réfute cette réflexion et souligne que son roman n’est que de la pure fiction. Même s’il concède à tout un chacun la liberté de dire qu’il a évoqué dans son livre le régime de Wade. Pour lui, il n’était pas question de parler d’un régime ou d’un pays, mais il a fait le constat qu’en 2010, quand il rédigeait le livre, plusieurs chefs d’états africains travaillaient à installer leurs fils au pouvoir tout en essayant de modifier leurs différentes constitutions. Pour lui, certains d’entre eux ont réussi à le faire tandis que d’autres ont échoué.

Lors de la rencontre avec la presse hier pour la cérémonie de présentation du livre, M. Badji a soutenu que durant l’ère des Wade, il avait tapé à pas mal de portes pour l‘édition du livre, mais beaucoup lui avaient répondu que si jamais il l’éditait, c’est la prison qui allait suivre. ‘’Je ne pense pas exclusivement à un pays ou à un régime. J’ai mis le doigt dans la plaie et j’espère que je me suis fait comprendre.  Un grand homme de la culture togolaise m’a dit : ’’Il paraît que tu parles du Togo dans ton livre’’.

Je l‘ai écrit depuis 4 ans mais je peinais à voir une maison d’édition. Une grande maison d’édition m’avait dit que si jamais elle publiait cela, la prison était assurée pour nous deux. Et quand Macky est venu au pouvoir, cette même personne m’a appelé pour demander d’éditer le livre’’, a précisé l’auteur. A l’en croire, sa publication a été interprétée par de grands comédiens au niveau du théâtre National Daniel Sorano, et ce fut aussi le cas dans plusieurs festivals internationaux. Il a aussi déclaré qu’il a envie de poursuivre l’écriture de l’histoire du livre mais cette fois-ci, ce sera sous forme de roman. Et une traduction en langue nationale de la pièce n’est pas aussi exclue pour toucher le plus large public possible.

CHEIKH THIAM

 
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