Les solutions de Macky Sall
Le phénomène de l’émigration clandestine prend de l’ampleur. Le président de la République Macky Sall, qui a présidé hier à Diamniadio l’ouverture de la 41ème session du Conseil des ministres conjoint des Etats du groupe Afrique, Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l’Union européenne (UE), donne des ébauches de solutions.
L’émigration clandestine : une véritable préoccupation, surtout pour les pays africains qui restent les principaux pourvoyeurs de migrants vers l’Europe et le reste du monde. Si cette pratique est devenue un fléau, c’est parce que beaucoup de jeunes Africains n’ont plus espoir qu’ils peuvent réussir sur le continent. Cette problématique, le chef de l’Etat, Macky Sall l’a bien comprise. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Conseil des ministres conjoint entre le groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique et l’Union européenne, hier au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio, il l’a abordée, en appelant les pays pourvoyeurs à ‘’travailler de concert pour promouvoir des activités génératrices de revenus’’ pour les jeunes.
A son avis, les pays de transit sont tout aussi responsables, parce qu’ils ’’offrent un espace de prédilection à ces réseaux criminels de convoyeurs d’émigrants’’. Donc, lutter contre l’émigration clandestine consiste, selon le Président Sall, à ‘’œuvrer ensemble pour stabiliser la situation des pays de transit en crise’’. Le président de la République n’a pas aussi manqué d’interpeller les pays européens. Ces derniers, pour la plupart, se barricadent et ne veulent plus accueillir sur leur sol des migrants. C’est pourquoi Macky Sall les appelle à penser ‘’à tout ce qui nous lie ; à notre histoire commune ; aux sacrifices consentis ensemble ; à notre proximité géographique et au facteur humain qui unit nos peuples par le métissage biologique et culturel’’. ‘’Ne cherchons pas à résoudre le problème complexe de la migration par la seule mécanique de la réadmission’’, conseille le Président Sall.
Faciliter l’octroi de visas
Au-delà des jeunes Africains sans qualification professionnelle qui veulent rallier clandestinement l’Europe, d’autres veulent rejoindre ce continent pour continuer leurs études. Ces jeunes demandent tout simplement des visas pour pouvoir partir. Mais ils ne peuvent pas fouler le sol européen, parce qu’on le leur refuse. Parfois, il faut faire la ronde dans les ambassades pour avoir le précieux sésame. Donc, le chef de l’Etat invite ces pays européens à ‘’penser aux possibilités de régularisation et à la facilitation de l’octroi de visas pour répondre au besoin de mobilité de nos étudiants, enseignants et chercheurs, opérateurs économiques, hommes et femmes de culture’’. ‘’La question migratoire est une donnée fondamentale du 21e siècle. Dans un monde de liberté, d’ouverture et d’échanges, l’homme est appelé à se mouvoir, à l’image des idées, des biens et services dont il est le producteur’’, déclare-t-il.
Sur un autre registre, le président de la République est revenu sur les accords de partenariats économiques entre les Etats du groupe ACP et l’UE. Mardi dernier, en marge de la cérémonie d’ouverture du Conseil des ministres des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, avait annoncé que le Sénégal allait signer les APE. S’il ne fait plus l’ombre d’un doute que le Sénégal va signer cet accord, le Président Sall, par ailleurs Président en exercice des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), invite les autres pays qui n’ont pas encore signé à parapher cet accord, avant la date butoir fixée le 1er octobre 2016. ‘’Il faut saluer l’esprit de compromis qui a guidé le processus. Mais tout n’est pas fini. Il nous faut maintenant aller de l’avant dans la mise en œuvre diligente des engagements convenus’’, plaide-t-il.
ALIOU NGAMBY NDIAYE