Publié le 5 Jul 2021 - 18:21
LUTTE CONTRE L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÉRE

Les recommandations de l’expert-consultant Mamadou Mbengue

 

Pour lutter contre l’émigration irrégulière, une certaine recommandation a été faite par un Expert/ Consultant à l’endroit de l’État du Sénégal. Pour Mamadou Mbengue, il s’articule sur plusieurs points.

 

En 2021, sur une population mondiale de 7,874 milliards, on compte 281 millions de migrants. La pandémie de la COVID-19 a perturbé toutes les formes de mobilité humaine, en fermant les frontières nationales et en arrêtant les voyages dans le monde.  Des estimations préliminaires suggèrent que la pandémie pourrait avoir ralenti la croissance de la réserve de migrants internationaux d’environ 2 millions à la mi-2020, soit 27% de moins que la croissance attendue depuis la mi-2019, selon un rapport des Nations Unies publié le 15 janvier 2021. Les migrations intra régionales sont beaucoup plus importantes que les migrations hors continent : 7,5 millions de migrants ouest africain en Afrique de l’Ouest pour un peu d’un million en Europe et en Amérique du Nord. Cette tradition de mobilité en Afrique et au niveau international est liée à des raisons historiques, socioculturelles et de recherche d’opportunités économiques.

Hier, lors d’un atelier de formation des journalistes sur le traitement de l’information migratoire, l’Expert- Consultant Mamadou Mbengue a soutenu, qu’en dépit de tous ces instruments juridiques pour la promotion des mobilités, beaucoup de difficultés sont notées sur le terrain, entravant la circulation effective des populations. Par exemple, il énumère le maintien et, dans certains cas, l’augmentation des contrôles aux postes frontières gênant la fluidité des passages. Elles favorisent des tracas administratifs, des rackets et des violations physiques de la part des forces de défense et de sécurité à l’endroit des voyageurs ayant souvent une connaissance incomplète de leurs droits en tant que citoyens communautaires.

Concernant les recommandations pour lutter contre ce phénomène, selon Mamadou Mbengue, il urge de faire certains sacrifices ; de mettre en place un cercle de réflexion et d’actions communes entre les différents acteurs pour la promotion de l’investissement productif des migrants, de coordonner les initiatives d’accompagnement des migrants, menés par les différents services de l’Etat pour rationaliser les interventions et promouvoir l’investissement des acteurs de la diaspora ; d’intensifier son action contre tout type de blocage de migrants en situation d’investissement, avec la suppression de toute forme de taxe pouvant décourager les promoteurs issus de la diaspora.

Pour M. Mbengue, il faut aussi harmoniser les législations du Sénégal et des pays d’accueil de migrants en matière de protection sociale, de décentraliser les programmes nationaux qui s’adressent aux migrants et les adapter aux enjeux locaux de développement et de rendre les dispositifs accessibles aux migrants. Enfin, l’expert/Consultant souhaite que les autorités locales intègrent la migration dans le processus de développement. A ses yeux, il faut soutenir la formation des autorités locales sur les questions migratoires et promouvoir un meilleur dialogue entre gouvernements et autorités locales, afin d’identifier les particularités de chaque territoire et relayer les informations à leur échelle.

Il invite à travailler à la création de plateformes d’investissements dans les pôles-territoires au profit des migrants et de promouvoir une politique globale et cohérente dans l’approche des migrations régionales et internationales applicables dans le cadre des stratégies de réduction de la pauvreté et de la réalisation des objectifs de développement durable.

CHEIKH THIAM

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