L’Assamm demande la tenue d’un conseil présidentiel
L’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) veut la tenue d’un conseil présidentiel le 10 octobre qui coïncide avec la journée mondiale de la santé mentale, pour discuter de la prise en charge de ces malades.
La situation des malades mentaux errant devient de plus en plus préoccupante au Sénégal. Le pays enregistre actuellement 2192 malades qui errent dans les rues. Selon le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm), Ansoumana Dione, si le Sénégal enregistre autant de malades, c’est parce qu’il ne dispose pas encore de politique de santé mentale. ‘’Nos concitoyens victimes de troubles mentaux et de toxicomanie n’ont pas véritablement accès aux soins et aux médicaments nécessaires à leur prise en charge médicale. A cela s’ajoute un manque de sensibilisation des populations sur les maladies mentales. Pour résoudre ce problème, il faut un conseil présidentiel. Nous avons adressé une correspondance au Président Macky Sall pour la tenue d’un conseil sur l’errance des malades mentaux, le jour de la journée mondiale’’, a dit Ansoumana Dione, lors d’une conférence en prélude à la journée mondiale de la santé mentale prévue le 10 octobre prochain.
L’heure est venue de mettre un terme aux discours ‘’interminables’’ et de passer à la résolution des problèmes, selon le président de l’Assamm. Vu leur particularité, les malades mentaux errants ne peuvent pas être secourus dans le cadre de la couverture maladie universelle ou à travers les bourses familiales. C’est pourquoi, ‘’pour respecter leurs droits inaliénables, la mise en place d’un Fonds d’aide leur sera très utile. Pour prendre en charge ces malades mentaux errants, il faut disposer d’un lieu approprié à cela. Donc, il faut que le centre de Kaolack soit fonctionnel’’, considère M. Dione.
700 millions par an pour la prise en charge des malades mentaux errants
‘’Promouvoir la santé mentale pour l’émergence du Sénégal’’, c’est le thème de la journée qui sera célébrée le 10 octobre. Selon le président de l’Assamm, dans un pays où les malades mentaux augmentent, les jeunes ne travaillent pas, la population diminue parce qu’il y a moins de mains-d’œuvre. Sans cela, il n’y a pas d’émergence. C’est tout le sens du thème. ‘’Il y a un document existant où sont mentionnés tous les problèmes et solutions des malades mentaux errants. On a besoin de 700 millions, par an, pour la prise en charge des malades mentaux errants. Il faut aussi qu’il y ait la gratuité pour certains médicaments. Il faut aussi investir pour la sensibilisation’’, a soutenu M. Dione.
A l’en croire, depuis un certain temps, la population sénégalaise est confrontée à de sérieux problèmes de santé mentale, dus à plusieurs facteurs dont le manque d’éducation, la pauvreté, le chômage, l’usage de l’alcool et de la drogue. ‘’Tout cela doit amener les autorités à s’arrêter pour appliquer les recommandations contenues dans le seul document de santé mentale dont dispose le Sénégal. Il y a trop de meurtres et d’agressions.’’
VIVIANE DIATTA