Publié le 27 Feb 2016 - 03:19
LUTTE CONTRE LES MENACES TERRORISTES

Le général Lamine Cissé recommande ‘’l’anticipation’’

 

Le général Lamine Cissé estime que les pays de la sous-région ont du pain sur la planche dans la lutte contre le terrorisme. Il prône l’anticipation qui recommande des renseignements sur les projets de ces candidats au suicide.

 

‘’Nos alliés du Nord ont plus de moyens de renseignements que nous. Il y a le renseignement humain et celui technologique. Quand on n’a pas le renseignement, on ne sait pas ce que va faire le terroriste, ses ambitions, ses objectifs, quand est-ce il va intervenir. De ce fait, on est aveugle’’, souligne le général Lamine Cissé qui a pris part hier à un atelier de partage sur un projet de recherche intitulé : ‘’Promotion d’une gestion inclusive de la sécurité en Afrique de l’Ouest’’. L’ancien ministre de l’Intérieur, parrain de cette initiative de l’ONG Partners West Africa (PWA), considère que le seul moyen de faire face au terrorisme est ‘’d’anticiper’’. ‘’La lutte contre l’insécurité, le terrorisme, ce n’est pas attendre et riposter mais, dit-il, faire une action, découvrir et agir. Surtout qu’on a affaire à des gens qui cherchent à mourir.’’

‘’Il faut imposer la démocratie et nouer des alliances’’

De l’avis du Général, il est nécessaire de renforcer la démocratie dans ce continent, afin d’éviter d’avoir recours aux forces onusiennes pour se défendre. ‘’Il faut imposer la démocratie là où elle n’existe pas.’’ Ceci, dit-il, c’est un premier pas. Une fois franchi, le Général vise la structuration des forces de défense et de sécurité pour pouvoir faire face et ensuite nouer des alliances avec d’autres pays du Nord. ‘’Dans ce cadre-là, il faut faire une coopération, partager les notions de défense, de protection. Et l’élément le plus important dans ce domaine, c’est le renseignement’’, souligne-t-il.

Le Général Lamine Cissé insiste sur l’anticipation dans la lutte contre le terrorisme. Il propose l’instauration d’une sécurité inclusive qui regroupe toutes les forces vives de la nation. ‘’Ceci doit être partagé. Il faut que chacun sache que la sécurité est importante pour sa survie. Que chacun sache qu’il faut anticiper, prendre des mesures pour éviter que l’insécurité s’installe.’’ Pour ce faire, l’ex-ministre annonce des mesures de prévention ; des stratégies à adopter. Il recommande de faire une étude sur la sécurité en matière de stabilité, de coup d’État et de rébellion.

‘’Il faut ‘’dé-techniser’’ la sécurité’’

Le Général Massaer Diallo, coordinateur principal du projet ‘’Promotion d’une gestion inclusive de la sécurité en Afrique de l’Ouest’’, s’est lui appesanti sur les objectifs de ces recherches qui vont, à son avis, contribuer à ‘’dé-techniser’’ la sécurité. ‘’« Dé-techniser » ne signifie pas remettre en cause les éléments techniques, mais c’est donner une autre conception de la sécurité, qui fasse que, par-delà les techniciens, l’ensemble des populations puissent se sentir concernées. Aussi, c’est arriver à ce que la sécurité ne soit restrictivement comprise comme une simple question technique dont l’application, la conception et la mise en œuvre sont réservées à des gens très spécialisés’’.

Au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Guinée où se déroule l’étude, il y a une tendance principale de sortie de crise. ‘’Ils ont des différences, mais l’enjeu paix et sécurité occupe une place importante. Les dynamiques de conflit ne sont pas seulement d’ordre national, il y a une dynamique régionale de conflit. Il y a une sous-régionalité des ensembles’’, dit-il. Selon le général Massaer Diallo, ‘’cinq types de menaces affectent l’espace régional CEDEAO, partagés par les trois pays. Parmi elles, les menaces sur l’Etat de droit, la paix civile et la souveraineté’’.

AIDA DIENE

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