Publié le 27 Jul 2022 - 20:50
MA LETTRE OUVERTE À MACKY SALL

Les Sénégalais nous disent que vous travaillez bien, Président Sall...

 

Il y’a dix ans, nous avons sillonné le pays, département après département, village après village, de Thianaf à Tanaf, de Kédougou au Cap Manuel, allant au-devant de nos compatriotes, pour porter la parole de l’espoir naissant, celle de l’APR Yaakaar incarnée par votre personne, et soutenue par tous nos compagnons d’alors. En référence à notre emblème, j’avais titré un article « la chevauchée des destriers de l’espoir ».

Par deux fois nous avions parcouru le pays : une fois pour vulgariser l’APR, une deuxième fois pour demander les voix de nos compatriotes. Lesquels, citoyens conscients et observateurs avertis, vous ont porté à la tête de notre pays, au bout de seulement trois années d’un âpre combat politique.

Aujourd’hui, après 17 jours de campagne, avant la fin du périple devant nous conduire dans les 46 départements du pays, ayant fait quelque 6 000 km, 135 haltes sur les 155 au programme, 30 meetings sur les 35 programmés, les Sénégalais, dans leur très confortable majorité, nous ont dit, dans nos différentes langues du pays : dieuredieuf Macky, yokkal sa dieuf !

Dans notre convoi d’alors, Aminata Toure et moi-même partagions la même voiture, la voiture de leurre, identique à la vôtre et la suivant de près. Dix ans après, ne voilà-t-il pas que, clin d’œil du destin, mais non point du hasard, Monsieur le Président vous avez chargé notre sœur Mimi de porter la bonne parole, la vôtre ; et moi de coordonner la délégation qui l’accompagne. Comme en 2011, nous revoilà au-devant de nos compatriotes.

Comme en 2011 ? Non, pas tout à fait !

Car, depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les nombreux ponts que vous avez construits. Pour rallier Touba la cité religieuse par laquelle nous débutons toutes nos tournées, nous avons emprunté l’autoroute Illa Touba, ce reptile de lisse asphalte qui serpente les régions du centre et réduit les distances. Faire la prière de Tisbar, aller regarder un match gagné par les Lions dans le majestueux stade Abdoulaye-Wade, puis revenir faire la prière de Guéwé auprès de Serigne Mountakha Mbacké est devenu un exercice facile.

Nous avons, partant du siège de notre parti, contourné des quartiers, pour éviter de traverser les travaux du BRT, nous avons longé la ligne du TER chanté par les amis du Sénégal et jalousé par ceux qui sont mus par d’autres motivations. En 2011-2012, lorsque nous partions, la capitale était en proie au rationnement de l’électricité : la ville de Dakar était tympanisée par le bruit des groupes électrogènes, même dans les plus petites boutiques ; les pénuries de carburant allongeaient les files d’attente aux stations-services, pendant que beaucoup de quartiers étaient emprisonnés par des eaux de pluies de plusieurs années, et que les prix des denrées flambaient.

En traversant la banlieue de  Dakar, ma banlieue, naguère sous les eaux, bénéficiant aujourd’hui d’importants ouvrages de drainage et de captage des eaux, de ruelles en asphalte et d’électrification publique (2700 lampadaires), de soutien aux nombreuses familles modestes (135 000 CMU), de constructions de salles de classes, des autoponts comme celui de Lobath Fall, de 7 collèges et un lycée, de 6,7 milliards de la DER injectés…, c’est les yeux dans les yeux que je parlerais à mes voisins de ma fierté de vous avoir recommandé à eux il y a dix ans.

L’on se dit que, une fois à l’intérieur du pays, nous pourrons dire à nos compatriotes de Kaolack, Tambacounda, tout au long de ce qu’on appelait La Voie, qu’avec le TER et la réhabilitation du réseau ferroviaire : Macky Sall est dans le train de l’histoire, et dans l’histoire du train. Rouler sur Illa Touba, en ayant à sa droite le carrousel de rames de trains du TER en activité qui ne cachent pas le stade Abdoulaye Wade, Dakar aréna, le CICAD et les sphères ministérielles de Diamniadio surplombés par le ballet des avions neufs d’Air Sénégal… Décidément, nous ne partons pas les mains vides ou le discours creux pour aller parler de vos réalisations à nos compatriotes.

Tout cela nous réconforte, certes, mais il y a mieux : partis à la rencontre de nos compatriotes, pour leur parler, nous nous retrouvons émissaires de ces mêmes Sénégalais. Ils nous disent de vous dire, Président Macky Sall, qu’ils sont contents de votre action à la tête du pays, que les fruits de 2022 tiennent la promesse des fleurs de 2011, que le Yaakaar se manifeste de belle manière.

Dans le convoi, Aminata Toure et nous autres « vétérans » de 2011-2012, nous rappelons d’anecdotes amusantes, mais aussi de nos belles figures tombées entre temps : ABC, Amath Dansokho, Abdourahmane Ndiaye, Maham Diallo, Doro Sy … la liste est, hélas, longue. Paix à l’âme de ces braves compagnons qui auraient partagé notre fierté de repartir parler aux Sénégalais, forts de votre élogieux bilan.

A Touba, le très apaisant Khalife, Serigne Mountakha Mbacké, a eu la belle et heureuse formule, transmise à la tête de notre liste nationale de BBY. Il nous a dit : « Aminata Touré, dites à Macky Sall que je suis content de lui ; ci kanam rek, amul dellu ganaw ». Le faisant, il exprime la gratitude de tous nos respectés guides religieux, nos irremplaçables repères et socles auxquels nous devons reconnaissance, respect et considération. Ce que le Président Macky Sall a compris : la construction des maisons des hôtes, le soutien matériel aux daaras ne cachent pas son écoute des chefs religieux, de toutes confessions. Voilà pourquoi il bénéficie de l’accueil, le soutien et les encouragements de tous les foyers religieux de Touba à Kaolack en passant par Ndiassane et Tivaouane, après les bénédictions du clergé catholique, le Roi d’Oussouye, celles de Thierno Madani Tall  et le khalife des layennes à Dakar ou Thierno Bachir Tall à Louga.. ; Ils ont tous compris que bénir le pouvoir de Macky  Sall, c’est renforcer le respect dû à nos foyers religieux qui méritent autre chose que les attaques commanditées dans les réseaux sociaux. 

L’équité territoriale se manifeste partout. Avec le pont sur le fleuve Gambie, la plus importante de vos réalisations, Président Sall, les Sénégalais constatent que vous êtes le président qui a fait le plus pour la Casamance et le plus contre la rébellion.

Vous avez réintégré toute la région sud au pays, rapproché Cap Skirring de Cap Manuel, donné des soins de qualité aux malades, permis le rapatriement des morts, encouragé les investissements, favorisé le retour aux sources : voilà ce qu’ont exprimé, au-delà des discours, les pas de danse et les décibels de bougarabous, dans l’enthousiasme de l’accueil.

Bignona a été, ainsi, notre plus belle surprise de la campagne. Alors que les Cassandre et autres non-candidats de mauvais augures nous prédisaient une réception hostile, ne voilà-t-il pas que Bignona (23 postes de santé, 4 collèges, 4 lycées , boucle du Blouf, 92 000 CMU, tronçon Tendeme-Thionck Essyl), Oussouye (3 collèges, un lycée, 27 000 CMU, 1,5 milliard DER, pont de Nambalang), Ziguinchor (2 lycées, 1 EPS , réhabilitation Ziguinchor-Tanaff, 92 000 CMU, réhabilitation de l’aéroport) , Cabroousse… nous ont drapés de pagnes et de perles  de bienvenue, au son du très entraînant Fondike des Touré Kunda, sous des pluies battantes, avec de larges sourires du paysage et des populations. En 2011-2012, nous avions dû rallier certaines zones de la Casamance sous la protection de vaillants Jambaar qui y menaient avec abnégation une mission difficile. En 2022, aucun stress, nous menons campagne dans la région Sud comme dans n’importe quelle autre partie du territoire national. La rançon directe de la politique de paix et sécurité impulsée par le Président Sall.

Figurez-vous M. le Président Macky Sall que nous avons sillonné toute la région de Tambacounda sans une seule crevaison, nos habits restés intacts de propreté. Ce qui était une gageure, il y a une décennie : c’est surement le sourire en coin que vous vous rappelez de nos multiples pannes, les courtes distances à traverser, couvert de poussière, en de longues heures de heurts avec les nids de poules continus…

Dans le Ferlo et le Fouta, de Linguère (12 postes de santé, 3 lycées)) à Louga (13 postes de santé, 1 lycée, 1 collège), de Ranérou (3 postes de santé et 1 collège), la construction de la route Linguère-Matam, attendue pendant 40 ans, est votre œuvre majeure.

Pour vous dire ce que vous avez fait, en ces lieux, et qui mérite un massif soutien en retour, les Foutankés, mettent en avant… Ila Touba. Vous avez rapproché Ourossogui de l’AIBD.

Les retombées et bénéfices sont partagés en effet par toutes les régions du Sénégal. Qui raccourcit les distances adoucit les dépenses : les routes, ça se mange, car ça fait manger, nous ont dit les Sénégalais travailleurs, d’une louma hebdomadaire à l’autre. Vous avez dit coût de la vie ?

Dans quelques jours, nous aurons fait la boucle, après quelques centaines de km de plus, avoir vu des milliers de nos compatriotes, reconnaissants, conscients et responsables. Après avoir savouré l’affluence monstre de Mbour, qui à l’instar de Kaffrine, Diourbel, Tambacounda, Nioro et autres sont dans une sympathique émulation, nous remontons vers Fatick, Foundiougne, Sokone, avant de revenir vers vous. Revenir vers vous, revenir à vous, fourbus, en déficit de sommeil, la marche à pied étant ce qui nous manque le plus après 3 semaines de cavalcade et d’immersion en pays profond.

Fatigués, mais heureux et fiers du devoir accompli. Et dans son compte rendu, la compétente et très valeureuse Aminata Touré, notre vaillante tête de liste nationale, pourra vous dire que, comme Ulysse, nous sommes heureux d’avoir fait le voyage. Nous sommes partis porteurs de votre message nous revenons porteurs de celui de nos compatriotes. La foi en la responsabilité et la reconnaissance des Sénégalais en bandoulière.

Abou Abel THIAM

 

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