Des colonnes jihadistes en route vers le sud du pays
Plusieurs convois de pick-up transportant des jihadistes fortement armés ont fait route, lundi 7 janvier, vers le sud du Mali. Des unités islamistes sont désormais proches de la ligne de démarcation, dan la région de Mopti. Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée a procédé des tirs de sommation près de l'aéroport de la ville.
D'après des sources militaires, plusieurs colonnes de jihadistes lourdement armés sont descendus lundi vers la ligne de démarcation, dans la région de Mopti, à environ 500 kilomètres au nord-est de Bamako. Les islamistes radicaux auraient atteint la zone de Bourei, à 25 kilomètres du dernier poste tenu par les forces maliennes.
« Les insurgés avancent et ont été repérés en plusieurs endroits (...) Nous les attendons. S'ils nous attaquent, nous riposterons », a indiqué un responsable militaire malien.
Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée malienne a effectivement procédé à des tirs de sommation dans les environs de l'aéroport de Konna, près de Mopti. D'après RFI, les troupes régulières auraient même légèrement avancé vers les combattants jihadistes. De la ligne de front située à Konna, elles auraient progressé en direction de la ville de Douenzta, forçant leurs ennemis à reculer.
Mardi matin, le calme était revenu à Mopti mais une partie de la population craignait une nouvelle attaque des jihadistes. Certaines compagnies de bus souhaitent stopper leurs liaisons avec le Nord du pays, contrôlé depuis neuf mois par des groupes islamistes radicaux liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
L'ombre d'Ansar Eddine
Ansar Eddine, l'un des groupes rebelles qui a récemment renoncé au cessez-le-feu avec le gouvernement malien, a refusé de dire s'il déplaçait ses troupes ou s'il préparait un assaut. « Pour des raisons stratégiques, nous ne disons pas où se trouvent nos combattants. Le gouvernement malien est responsable de ses propos, quels qu'ils soient, sur des mouvements de troupes », a déclaré le porte-parole d'Ansar Eddine, Sanda Ould Boumama. Des émissaires d'Ansar Eddine doivent par ailleurs retrouver le gouvernement malien le 10 janvier, à Ouagadougou, pour de nouvelles discussions.
Le ministre de la Défense, le colonel Yamoussa Camara, a pour sa part déclaré au micro de RFI que des « groupes jihadistes » s'étaient déployés en plusieurs endroits de la ligne de la démarcation séparant le Nord, aux mains des islamistes radicaux, du Sud, contrôlé par le gouvernement.
En décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a a donné son feu vert au déploiement d'un contingent de troupes ouest-africaines pour chasser les groupes jihadistes du Nord-Mali. L'opération ne devrait toutefois pas être lancée avant septembre 2013.
JeuneAfrique