L'Unesco s'engage à préserver le patrimoine culturel
Au Mali, le patrimoine culturel a été l'une des victimes collatérales de l'occupation du nord par les jihadistes. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), onze des seize mausolées de Tombouctou ont été détruits, 95 % des manuscrits sont en lieu sûr mais entre 2 000 et 3 000 ont été brûlés.
A l'occasion d'une journée de solidarité, ce lundi 18 février, des experts internationaux se sont réunis à l'Unesco pour discuter des moyens de sauvegarder les richesses culturelles du pays. Un plan d'action a été adopté. Destructions, incendies, pillages, interdiction d'écouter de la musique : les jihadistes ont porté atteinte à ce qui « fait vivre l'âme » selon les mots du ministre malien de la Culture Bruno Maïga.
« Il me plait d'évoquer les propos du griot lorsqu'il évoque la libération du Manding par Soundiata Keïta (événement fondateur de l'empire du Mali, en 1235, ndlr) : "L'homme riche n'est pas celui qui a de l'or plein les poches. Le véritable trésor, c'est de pouvoir compter sur les autres." » Et le Mali pourra compter sur l'appui de l'Unesco, assure Irina Bokova, la directrice générale de l'organisation : « Nous devons parler avec des familles, des libraires privés, construire des entrepôts sécurisés, numériser les documents lorsque c'est possible. Nous en avons la volonté. Nous avons l'expertise, et nous le ferons. »
L'un des défis sera aussi la lutte contre le trafic des biens culturels car certains manuscrits sont déjà sortis du Mali. Pour cela, Paris sera aux côtés de Bamako. « Le Mali est effectivement devenu un lieu d'où partent un grand nombre de manuscrits, explique ainsi Aurélie Filipetti la ministre française de la Culture. Ils sont le témoignage comme le disait Youssou Ndour, que le « Mali est la source ». » Reste à savoir quels seront moyens disponibles pour mettre en œuvre ces ambitions. Le seul objectif de réhabilitation du patrimoine endommagé est estimé à cinq millions de dollars.
RFI