Publié le 8 Nov 2019 - 15:34
MARIAGES D’ENFANTS

Kolda, Tambacounda et Matam forment le trio de tête

 

 

Une trentaine de membres de la coalition des acteurs pour la protection de l’enfance (Cape) des douze villages de l’arrondissement de Saré Bidji ont pris part, à Kolda, à une session de formation sur les bonnes pratiques et les stratégies jugées pertinentes dans la lutte contre les mariages précoces, organisée par Enda Jeunesse Action.

 

Selon une étude menée par l’UNFPA en 2016, la région de Kolda enregistre en 2016, un taux de prévalence de 68% de mariages d’enfants. Elle est talonnée par la région de Tambacounda qui arrive en 2ème position avec 57%, suivie de Matam qui avait 54% de mariages d’enfants. Partant de ces statistiques, Enda Jeunesse Action (Enda/Ja), en collaboration avec les autorités locales, ont décidé de mener de nombreuses actions destinées à promouvoir et à protéger les droits de l’enfant dans la région de Kolda. Mais, des années de lutte passent, sans que les mentalités changent au Fouladou. Des enfants de 14, 13, voire 12 ans continuent d’être données en mariage, surtout dans l’arrondissement de Saré Bidji. Cette pratique passe comme une source de revenus pour certaines familles démunies. A cela s’ajoute les pesanteurs culturelles.

Pour freiner cette pratique qui met souvent en péril la vie de l’enfant, Enda/Ja a initié un programme dénommé « Son choix ou les droits de l’enfant ». Lancé en 2016, ce programme arrive à échéance cette année. Ainsi, pour pérenniser les acquis, l’organisation humanitaire a décidé d’armer ses relais communautaires. Elle a ouvert depuis samedi dernier, une session de formation destinée à capaciter les membres de la Coalition des acteurs pour la protection de l’enfance (Cape) des douze villages de l’arrondissement de Saré Bidji. ‘’Cet atelier vise ainsi à identifier et à partager les bonnes pratiques et les stratégies jugées pertinentes afin de les pérenniser’’, a expliqué Aissatou Diouldé Camara. Selon l’animatrice à Enda/Ja, ce programme a permis de mettre en place des cases dénommées « Sudu Nafoore » qui répondent, avec l’appui de « Bajen gox », aux besoins des jeunes en matière d’information et d’offre de service de proximité sur la santé sexuelle et reproductive.

Dans le but de favoriser une autonomisation des femmes dans le Fouladou, l’organisation humanitaire a aussi œuvré dans le sens de la création de salons de coiffure, de restaurants, des cases dénommées « Sudu Nafoore ». Elle a également initié des formations en saponification. Aussi, s’est-elle investie dans le volet sensibilisation en provoquant une harmonisation des points de vue des islamologues sur le mariage d’enfant. Une panoplie d’activités saluées à leur juste valeur par les populations locales. ‘’Enda nous a tout donné, à savoir les salons de coiffure, les boutiques scolaires, les restaurants, les multiples formations reçues. Ces réalisations ont commencé à changer les conditions de vie des jeunes filles de la localité’’, témoigne Raby Mballo, membre du club des jeunes filles de Saré Bidji.

Théâtre-forum pour changer le comportement des jeunes

A quelques mois de la fin de son programme, Enda/Ja a formé les clubs mixtes de la localité sur le théâtre forum. Ceci dans le but de contribuer au changement de comportement chez les populations par le divertissement. Les membres des clubs mixtes mènent des actions de sensibilisation sur des faits de société à travers des visites à domicile, des foras, des causeries, entre autres. Selon Aïssatou Diouldé Camara, la pertinence du théâtre-forum réside dans le fait que ce mode de sensibilisation permet de mettre à contribution la cible (le public) dans la recherche de solutions aux problématiques posées. Pour elle, le théâtre forum est un moyen efficace pour convaincre les jeunes et les populations à changer de comportement.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

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