La Covid-19 fait 7 morts en une journée
La propagation du coronavirus dans la région de Matam commence véritablement à inquiéter et l’impression qui se dégage est que la situation est hors de contrôle, si l’on se fie aux vérités des chiffres.
Ce lundi, la région médicale de Matam a enregistré 7 nouveaux décès, un seuil jusque-là jamais atteint, depuis le début de la pandémie dans la circonscription, le 1er juin dernier. Ce pic du taux de létalité montre nettement que la Covid-19 a pris ses aises dans cette partie du pays. Les cas de décès notés quasiment au quotidien soulèvent avec acuité les interrogations sur la qualité des soins dans les centres de traitement des épidémies (CTE). La région qui dispose de deux hôpitaux à Matam et Ourossogui qui abritent les CTE. Dans la répartition des taches faites par le ministère de la Santé, l’hôpital de Ourossogui a été désigné pour gérer les cas graves, tandis que les cas simples seront traités à Matam.
La première vague a été moins mortelle, puisqu’elle n’avait fait que 3 victimes, mais depuis que le virus a fait sa mutation, les morts sont de plus en plus nombreux ; la faute à un déficit de personnel soignant qualifié. Il n’y a pas de médecin-réanimateur dans le CTE de Ourossogui, les cas graves étaient jusque-là traités par un médecin urgentiste, ce qui pourrait expliquer les nombreux cas de décès constatés ces derniers jours.
Au centre de traitement des épidémies de Ourossogui où sont pris en charge les cas graves, les techniciens de santé avaient émis le souhait de voir 18 infirmiers affectés exclusivement dans ces centres, mais en lieu et place, l’Etat n’a retenu que 7 pour s’occuper des patients.
L’annonce des 7 cas de décès a créé une véritable psychose chez les populations qui peu à peu se laissent gagner par la peur du virus. Sur ces 7 décès, 2 sont communautaires. Ils ont été confirmés, après des tests post mortem.
Les autorités sanitaires qui ont paru dépassées par la tournure des évènements ont redoublé la pression auprès du ministère. Ainsi, outre le fait d’avoir reçu un nouveau respirateur, elles ont vu l’Etat leur affecter un réanimateur qui a pris service, ce lundi au centre hospitalier régional de Ourossogui. L’espoir renait enfin pour les patients violemment atteints de Covid qui, désormais, recevront des soins d’un spécialiste.
En attendant de voir le taux de létalité chuter dans les centres de traitement des épidémies, les autorités espèrent que les populations prendront conscience de la gravité de cette seconde vague et adopteront enfin les comportements circonstanciés pour stopper la spirale. Pour l’heure, 263 cas positifs ont été recensés dans la région, depuis les premières heures de la pandémie, 39 sont en traitement à domicile et 1 cas grave est dans le CTE.
Djibril Ba