La majorité présidentielle se fissure
Trois partis politiques ont décidé de quitter la mouvance présidentielle pour assumer leurs divergences avec le régime du président Aziz. Regroupés dans l'Alliance patriotique (AP), ils en appellent aux autres partis d'opposition pour un front uni.
Le Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADIL), le Mouvement pour la refondation (MPR) et le Renouveau démocratique (RD), dirigés respectivement par Ahmed Ould Waghf, ancien premier ministre, Kane Hamidou Baba et Moustapha Ould Abeiderrahmane viennent de rompre les amarres avec la majorité présidentielle.
Ces trois compagnons d’infortune du pouvoir ont indiqué que leur coalition politique était née dans un «contexte marqué par la persistance de la crise politique, les conséquences de la sécheresse sur les populations et le bétail, le conflit armé au Mali…» menaçant la sécurité régionale et internationale. C'est pourquoi «les risques dramatiques qui pouvaient résulter de cette donne dans laquelle les acteurs politique se regardaient en chiens faïence» les avaient convaincus de la nécessité de créer un cadre approprié au dialogue inclusif pour aboutir à une solution politique consensuelle.
Aujourd’hui, après un an de compagnonnage, Adil, Mpr et Rd, et suite à une «analyse lucide de la situation», se sont rendus compte que «le bilan de notre participation à la majorité est négatif et par conséquent, nous avons décidé de quitter le navire», soutiennent-ils. En clair, ils soulignent n'avoir cessé d’appeler «avec insistance nos partenaires à s’engager sur la voie du dialogue avec toutes les forces politiques».
Dans le même ordre d’idées, ces ex de la majorité ont approuvé l’initiative de Messoud Ould Boulkheir «qui poursuit les mêmes objectifs» en vue d’organiser des élections législatives et municipales «crédibles, transparentes et consensuelles». Et comme leurs objectifs ont rencontré l’opposition d'un pouvoir qui cultive «l'impasse politique», quitter le navire présidentiel était devenu une condition essentielle afin de «poursuivre le combat pour une démocratie apaisée et réelle.» Aujourd'hui, l'Alliance patriotique (AP) veut inscrire son action politique au sein de l'opposition démocratique.
Par ailleurs, même si cela n'a pas été dit plus tôt - et elles ont fini par l'avouer – ces formations politiques avaient des vues divergentes avec le pouvoir sur la crise malienne. En outre, selon des informations crédibles, elles auraient été frustrées par l'absence de nominations de leurs cadres politiques à des postes de responsabilité. Face à un gouvernement qui «ne respecte rien des points de nos accords politiques», soutiennent-elles, «rompre le compagnonnage» a fini par s'imposer. D’ores et déjà, Ap se dit ouverte au dialogue «avec tous les autres partis de l’opposition», ce qui est une main tendue à la Cod et à l’Initiative Messoud.
IBOU BADIANE
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