Le DRDR évalue entre 95 et 100 % l’effectivité

Les statistiques de mise en place des semences et d'engrais dans le département Kaffrine sont prometteuses. En effet, selon le directeur régional du Développement rural (DRDR) de Kaffrine, elles varient entre 95 % et 100 %, selon les intrants.
La mise en place des semences d'arachide a été effective à 100 % dans le département de Kaffrine, selon le directeur régional du Développement rural (DRDR). Miniane Diouf précise que 5 278 t de semences d'arachide ont été distribuées aux paysans.
Malgré cette prouesse, des difficultés ont été tout de même notées, d'après lui, au niveau de Gniby et de Kahi où il y avait des producteurs qui n’avaient pas touché leur dotation, mais les quotas ont été finalement mis à leur disposition.
Concernant l'engrais, 3 995 t du 6-20-10 (engrais arachide) ont été remises aux producteurs du département de Kaffrine. Trois mille huit cent trente-six tonnes ont été mises en place et 3 061 t vendues, soit une effectivité de la mise en place à 96 %", a-t-il indiqué.
Pour l’engrais destiné au mil (15-10-10), poursuit-il, les 1 315 t reçues ont été toutes mises en place et 1 158 t ont été vendues. Au-delà des semences et de l’engrais, 1 015 t d’urée ont été réceptionnées sur les 1 160 t prévues.
De plus, le DRDR de Kaffrine rappelle que la mise sur pied du programme de maïs hybride, qui a été lancé dans le département de Kaffrine, après Nioro, pour booster la production de cette céréale prisée par les populations locales qui la commercialisent aussi. Monsieur Diouf explique que ce programme est d'une importance capitale pour la survie des populations rurales.
Après Nioro où des paysans ont reçu six sacs d'engrais de triple 15, quatre sacs d'urée et 40 kg de maïs hybride, le département de Kaffrine a reçu 36 t de maïs hybride qui ont été mises dans le circuit, dans le cadre dudit programme dont le rendement varie, selon lui, de 6 à 12 t par producteur recevant cet appui.
De plus, Kaffrine a reçu 450 t d'engrais maïs et 300 t d'urée, à côté des 1 800 ha de maïs hybride emblavés avec un potentiel de rendement de 6 à 12 t, si l'on se fie à Miniane Diouf.
Il a également évoqué le cas des cultures comme le sorgho, le niébé, le riz et le sésame. Sur ce point, il soutient que la mise en place continue et les prévisions sont de "1 150 ha pour le riz, le sorgho 3 400 ha, le maïs local 2 000 ha".
Renouvellement du capital semencier et le programme du maïs hybride
Cette occasion a permis à Miniane Diouf de partager son avis sur les allégations selon lesquelles les semences et l’engrais sont en manque dans la zone de Kaffrine. En effet, il rassure que les paysans de la région ont reçu le triple de ce qu'ils devraient recevoir en engrais et qu'aucun agriculteur ne se plaint. Néanmoins, des difficultés ont été notées, notamment dans le processus de distribution des intrants.
Le DRDR de Kaffrine regrette le fait que le recensement des bénéficiaires au niveau des chefs de ménage soit surévalué et qu’il y ait des producteurs fictifs. Selon ses dires, dans une concession s'il y a deux producteurs, les chefs de village en recensent quatre ou six. Ce qui réduit la quantité d'intrants due à chaque producteur. C'est pour éviter ces situations que les autorités sénégalaises ont initié un processus visant à digitaliser le recensement.
A cela s'ajoute le fait que des paysans bénéficiaires des semences les revendent à des opérateurs et ce sont ces mêmes agriculteurs qui crient sur tous les toits qu'il n’y a pas de semences. Il a préconisé que l’État du Sénégal identifie les vrais bénéficiaires, avec un renouvellement périodique chaque trois ou cinq ans des listes.
Il est aussi courant d’entendre les acteurs dénoncer la mauvaise qualité des semences. Il admet qu’il y a lieu de reconstituer le capital semencier, puisqu’il n'en existe plus depuis des années, mais que "l'État est en train de travailler sur cette question. Cette année, je suis sur un programme de reconstitution de semences avec l'Isra avec les coopératives de Kahi et de Boulel. C’est un partenariat avec l'Isra et les fermes qui disposent d'eau à suffisance. J'ai 5 ha à Nganda, avec la ferme de Cheikh Cissé, le président de l'Association des paysans du bassin arachidier, où ce programme de semence est effectif avec des pré-bases pour reconstituer le capital semencier. De plus, 16 ha de semences pré-base, avec la coopérative Kahi, et 10 ha à Boulel dans le site de l'Isra sont en cours d’exécution. D'ailleurs, toutes les zones et fermes adéquates du Sénégal, comme celles du Nord, sont impliquées dans le processus qui dure des décennies au regard de la technicité et du long processus de mise au point des semences qui passe par des pré-bases, les bases, R1 et R2 avant que les semences ne soient prêtes à être acheminées dans les champs.
Il conclut en affichant sa déception due à la rareté des pluies qui fait que certaines zones ne sont toujours pas entrées dans l'hivernage comme Diourbel. Ce qui risque d’impacter sur les rendements agricoles cette année.
BACHIR KANE