Publié le 25 Feb 2017 - 14:07
MOBILITÉ DES ENSEIGNANTS À MATAM

Serigne Mbaye Thiam compte apporter des solutions

 

Lors du Comité régional de développement tenu hier à Matam, la question de la mobilité des enseignants dans la zone a été abordée par la majeure partie des intervenants. Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, promet la tenue d’un atelier pour essayer de résoudre le problème.

 

Le ministère de l’Education nationale a tenu hier un Comité régional de développement (CRD) à Matam. Lors de cette rencontre présidée par le ministre Serigne Mbaye Thiam, la plupart des intervenants ont insisté sur la mobilité des enseignants. Car confrontés à la dure réalité de cette région nord, ces derniers demandent très vite des affectations. Le ministre Serigne Mbaye Thiam s’est dit sensible à la question et a promis d’apporter des solutions.

‘’C’est un problème qui mérite d’être réglé. Dans ces régions, les gens nous disent :  « nous sommes comme des laboratoires, on nous envoie des enseignants deux ans. Quand ils commencent à avoir de l’expérience, ils partent »’’, reconnaît le ministre.  Selon qui la raison n’est pas liée au manque de motivation, mais au mouvement national des enseignants qui est régulé à travers une plate-forme. Cela, dit-il, crée un déséquilibre au détriment de ces régions. ‘’Je vais  organiser une réunion pour demander aux parents d’élèves, enseignants et autorités locales que l’on puisse trouver une solution’’, annonce Serigne Mbaye Thiam.

Matam a un besoin de 334 enseignants

Après le ministre, le représentant du Grand Cadre dans le moyen-secondaire, Djibril Doumbouya, a souligné qu’une bonne gestion du personnel enseignant est nécessaire dans la région de Matam. D’autant que le redéploiement des enseignants perturbe les résultats. Serigne Mbaye Thiam a répondu qu’il trouve les redéploiements inévitables. ‘’Dans la gestion du système éducatif, il est inévitable qu’il y ait des redéploiements. Ce qui peut être questionné, c’est le moment et l’échelle’’, a-t-il dit. Le ministre de noter, ensuite, que tout le potentiel de redéploiement de Dakar n’a pas été atteint, parce que chez les professeurs de collège, ils ont droit à 25 heures de cours, par semaine, et ceux du secondaire 21 heures. ‘’On a des établissements où on est à 14 heures ou 16 heures, par semaine. Ce sont des questions qui ne sont pas faciles à régler. Mais, en même temps, on doit faire des arbitrages’’, a renseigné le ministre. Qui croit qu’une solution pérenne doit être apportée.

Pour renverser la tendance, le directeur des ressources humaines (DRH) du ministère de l’Éducation nationale propose la tenue, tous les deux ans, de commissions, au lieu de chaque année. A cause de ces redéploiements, Matam a un déficit d’enseignants, a déploré le maire de la commune. D’après Mamadou Mory Diaw, il y a un besoin de 334 enseignants dans toute la région, du préscolaire au moyen-secondaire. Selon lui, une école a même été fermée, depuis deux ans, faute d’enseignants.

Doléances

Le CRD a aussi permis aux représentants des syndicats d’enseignants d’exposer leurs doléances. Le représentant du Grand-Cadre, Seydou Nourou Kébé, a invité le ministre de l’Éducation à convoquer une plénière pour l’évaluation des accords signés. ‘’Jusqu’à présent, les fonds de subventions ne sont pas encore arrivés dans les écoles. Il faut qu’ils arrivent, car ils participent aux résultats scolaires’’, a-t-il demandé. Avant d’être rectifié par le directeur des ressources humaines du ministère de l’Education nationale, Ibou Ndiath, qui souligne que la région de Matam n’a pas été lésée dans la distribution des allocations. La directrice de l’Enseignement élémentaire, Khady Diop Mbodji, a embouché la même trompette pour dire que ‘’toutes les écoles ont bénéficié d’une allocation’’. Ce qui, a-t-elle ajouté, a eu des impacts significatifs au CFEE, car les résultats sont passés de 19% à 51%, l’année dernière.

‘’Dans un souci d’économiser et dans une dynamique d’implication de la communauté, il a été demandé à chaque comité de gestion d’ouvrir un compte. Dans ces comptes, il a été viré un montant de plus de 3 milliards F Cfa. Pour dire que toutes les écoles élémentaires bénéficient, à ce jour, d’un budget de fonctionnement’’, a informé la directrice de l’Enseignement élémentaire. Aussi, a-t-elle révélé, plus d’un milliard a été injecté pour la formation des comités de gestion.

‘’1,864 milliard F CFA sera investi à Matam, entre 2017-2019’’

Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam,  a annoncé des investissements conséquents à Matam. Selon lui, 1 milliard 864 millions de F CFA identifié et mobilisé sera investi, de 2017 à 2019, dans cette région. ‘’Près de 8 milliards ont été investis, entre 2012 et 2016.

Ce montant a permis d’investir 3,243 milliards de F Cfa qui ont servi à construire 551 salles de classes, 42 blocs d’hygiène, 35 blocs administratifs, des murs de clôture et des points d’eau’’, informe Serigne Mbaye Thiam. Tandis que 1,278 milliard de F Cfa a servi à construire 31 écoles élémentaires complètes. À titre de comparaison,  Serigne Mbaye Thiam souligne que, de 1981 à 2012, le pays ne comptait que 8 blocs scientifiques ; et une région comme Matam n’avait pas un seul bloc scientifique et technologique. ‘’Depuis 2 ans, nous sommes en train de construire 20 blocs qui touchent toutes les régions et les 8 existants seront réhabilités’’, se glorifie-t-il.

Sur un autre registre, le ministre souligne que Matam va bénéficier du programme d’abris provisoires. Sur le montant retenu, 2 milliards seront injectés dans la région pour la construction de 195 salles de classe dans 108 établissements. Il annonce aussi le recrutement d’un conseiller technique régional qui va superviser les constructions scolaires à Matam. D’après lui, tous les engagements pris par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors du Conseil des ministres délocalisé de Matam en matière d’éducation, ont été respectés.

A. DIÈNE

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