La BAD veut ‘‘Nourrir l’Afrique’’
La Banque africaine de développement cherche à mobiliser 400 milliards de dollars pour le programme continental ‘‘Nourrir l’Afrique’’ visant la modernisation et la compétitivité de l’agriculture africaine.
La Banque africaine de développement (Bad) est aux manettes pour mener à bien le programme ‘‘Nourrir l’Afrique’’. Après son lancement officiel en septembre dernier, un atelier s’est tenu hier à Dakar, mobilisant tous les partenaires afin d’aller à une mise en œuvre diligente. ‘‘C’est un ambitieux programme continental. Pour le cas spécifique du Sénégal, nous avons déjà commencé sa mise en œuvre. En septembre, nous avons adopté le document de stratégie-pays pour le Sénégal sur les cinq ans à venir. A chaque grande phase du programme, nous allons mobiliser 1,4 million de dollars pour appuyer les gouvernements du Sénégal, notamment par le Plan Sénégal émergent’’, fait savoir le représentant-résident régional de la Bad, Adalbert Nshimyumuremyi. La Banque cherche à mobiliser 300 à 400 milliards de dollars dans les dix prochaines années pour la transformation et la compétitivité de l’agriculture africaine.
‘‘Elle est l’un des deux piliers de notre stratégie sur les cinq ans à venir, notamment sa transformation substantielle au Sénégal. Nous avons déjà approuvé et commencé à mettre en œuvre différents projets pour une valeur de 87 milliards F Cfa sur les cinq ans à venir’’, a-t-il ajouté. Ce programme est le deuxième point des cinq grandes priorités (top 5) de la Banque dont le financement sera assuré par des engagements comme le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA). ‘‘Les différents projets que nous avons cités, comme le PDDAA, vont financer directement les investissements d’infrastructures. Mais dans les années à venir, il n’est pas exclu que nous puissions inclure l’accès au financement’’, précise Adalbert.
Problèmes
Selon le représentant-résident régional de la Bad, l’agriculture africaine a pour principaux problèmes des chaînes de valeur sous performantes, des infrastructures limitées, un accès limité au financement, un environnement peu propice à l’agro-industrie, et une faible inclusion des femmes et des jeunes que ce programme compte combattre. En 2014, 49% d’Africains, soit 420 millions, vivaient sous le seuil de pauvreté de 1,25 dollar/jour en 2014. Ceux vivant dans la pauvreté vont atteindre 550 millions en 2025. Avec 635 millions d’Africains qui devraient vivre en zone urbaine d’ici 2025, ‘‘l’urbanisation va créer une demande de produits’’ que la production agricole devra combler. ‘‘La stratégie est consciente de la nécessité de développer des partenariats et des cofinancements pour réaliser les ambitions affichées. Le secteur privé n’est pas en reste. Il y a un projet pour la compagnie agricole de Saint-Louis où nous sommes en partenariat avec la Banque européenne de développement’’, déclare Adalbert Nshimyumuremyi.
OUSMANE LAYE DIOP