Publié le 28 Sep 2015 - 18:37
MOSQUEE OMARIENNE

La peine de mort prêchée

 

A l’occasion de la prière de la Tabaski, l’imam de la mosquée omarienne, Thierno Seydou Nourou Tall, a axé son sermon sur la recrudescence des cas de meurtre et a prêché pour le retour de la peine de mort.

 

Contrairement à certains musulmans qui ont célébré l’Aïd el Kébir, appelée communément Tabaski, le vendredi, la famille omarienne a prié jeudi. Dans son sermon, l’imam Thierno Seydou Nourou Tall a déploré la recrudescence des cas de meurtre au Sénégal. A son avis, la seule façon de l’éradiquer est d’appliquer la charia, plus précisément la peine de mort. ‘’Dieu est très clair. Il a dit : celui qui tue une personne doit être tué’’, a rappelé l’imam, tout en soulignant que ‘’ceux qui pensent que la peine de mort est sadique oublient les victimes tuées froidement dans le souci de les dépouiller ou pour des banalités’’. Très catégorique, le religieux considère que la prison est loin d’être une solution pour décourager les meurtriers. ‘’La prison, ce n’est pas la solution pour les meurtriers, car ils sont nourris avec l’argent du contribuable et certains pourraient même tenter de récidiver pour retourner en prison afin d’échapper aux contingences de la vie’’, a soutenu l’imam.

Par ailleurs, il a exhorté les fidèles à respecter les recommandations divines et aux enfants d’être obéissants envers leurs parents. Comme l’a été, du reste, Ismaël envers son père Ibrahima et ce qui est à l’origine de la célébration de la Tabaski. La question de l’émigration a figuré dans le sermon de l’imam qui a invité les jeunes au travail en leur demandant de prendre conscience de ce qui se passe en Europe, avec les nombreux refoulements de migrants européens.

Interpellé sur le sermon de l’imam, le ministre de la Formation professionnelle Mamadou Talla a renvoyé les journalistes à la Constitution sénégalaise. Mais son collègue de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, est convaincu que la solution à la criminalité grandissante est surtout économique. Selon l’argentier de l’Etat, au-delà des questions de sécurité et d’éducation, il faut surfer sur l’économie.

‘’L’Etat a beaucoup fait l’année dernière, en renforçant les moyens d’intervention des forces de l’ordre par un recrutement important, mais l’autre réponse, à part l’éducation également, est économique’’, a soutenu le ministre. Pour cela, le gouvernement mise beaucoup sur le Programme Sénégal émergent (PSE), dans la mesure où, a-t-il argué, ‘’il faut une émergence dans l’inclusion et dans la bonne gouvernance’’. Idem pour la question de l’émigration. D’après le ministre, le PSE en est une réponse. ‘’Le gouvernement travaille avec le PSE pour maintenir au pays la population sénégalaise, particulièrement les jeunes’’, a-t-il déclaré. 

FATOU SY

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