Sen Saafara annonce un concert hommage à la presse en octobre
Le jeune rappeur sénégalais Sen Saafara, de son vrai nom Amadou Tidiane Thiam, compte organiser en début octobre à Dakar, un concert gratuit en hommage à la presse, dans l’esprit de son second album qui devrait bientôt sortir.
Différents groupes musicaux (rap, mbalax, reggae) et des artistes reconnus comme Jack et le Takeïfa, Bill Diakhou, Mystic Ogodem sont attendus à ce concert prévu de 18h à 21h au terrain ACAPES des Parcelles assainies, dans la banlieue dakaroise, a annoncé Sen Saafara (votre remède, en wolof) dans un entretien avec l’APS. Il est également prévu que la troupe théâtrale ‘’Daaray Xamle’’, de Grand Médine, se produise au cours de cette manifestation visant à sensibiliser et à ‘’éveiller’’ les populations sur l’importance de la liberté de la presse et du travail des journalistes en général, a expliqué Amadou Tidiane Thiam, 28 ans. Les groupes et artistes invités sont ainsi appelés sur scène, à prendre quelques minutes sur leur temps de prestation pour entretenir le public de l’importance de la liberté de la presse et plaider pour sinon la levée du moins l’amoindrissement des contraintes pesant sur le travail des journalistes, selon le rappeur.
Les journalistes ne doivent pas être indexés et voués au gémonies mais plutôt remerciés pour leur travail quotidien, a soutenu le rappeur avant d’inviter les responsables de médias sénégalais à s’impliquer davantage dans ce projet à travers notamment sa promotion et des suggestions pour la réussite de la manifestation projetée. Selon Sen Saafara, le fait de se voir proposer tous les jours au réveil un menu consistant en un résumé de l’actualité nationale et internationale relève d’un privilège unique, qui n’a pas de prix. Ce qui explique l’importance du travail des journalistes et de la liberté de la presse. Le rappeur a laissé entendre que ce concert hommage n’est pas sans lien avec le ‘’single’’ qu’il vient de sortir sur le marché sénégalais et qui est intitulé ‘’La liberté de la presse’’. Il est tiré de ‘’Geum Sa Bopp’’, son second album en préparation qui a été selon Thiam inspiré par les manifestations du 23 juin 2011 qui avaient alors fait reculer le pouvoir à propos de l’instauration d’un ticket présidentiel.
Les images de violence notamment que ces événement ont renvoyé ne reflétaient pas la bonne image connue du Sénégal, a dit le rappeur, ajoutant que c’est de cette analyse qu’est parti son projet d’album. Il s’agit pour lui de contribuer par cette production à ramener les Sénégalais à leurs valeurs cardinales. Il a précisé que cet album comporte huit titres évoquant ‘’le drapeau du Sénégal’’, ‘’la liberté de la presse’’, ‘’les femmes sénégalaises’’, ‘’la lutte contre l’émigration clandestine’’, ‘’Serigne-Si’’ (marabouts), etc. Natif de Kaolack, grande commune du centre du pays, Sen Saafara a grandi à Dakar où il a entamé une carrière solo après un passage dans des groupes de quartiers. Il a déjà à son actif un premier album, ‘’Xam Sa Thiossane’’, dont un single était dédié à la Radiotélévision sénégalaise (RTS). D’où la participation de la chaîne publique à sa production, en 2006.
Se disant conscient des limites selon lui objectives du rap sénégalais, du fait notamment de la concurrence du rap américain par exemple, Sen Saafaara a indiqué qu’il est de plus en plus gagné par le désir de s’ouvrir en même temps à d’autres genres musicaux comme l’acoustique, pour diversifier son public. Il a donné en exemple Carlou D (Ibrahima Loucard de son vrai nom), parti du rap pour gagner un style personnel, qui se présente comme un mélange indéfinissable fait de folk sénégalais, de rap, de reggae et d’autres sonorités. Un style dans lequel tout le monde se retrouve, relève Sen Saafara.
Pour arriver au bout de ses nouvelles ambitions, le rappeur souligne s’être mis à la guitare et au solfège, notamment pour améliorer sa pratique et sa culture musicale. Un minimum nécessair