Le berger incendie le daara du marabout
A. B est un berger indélicat qui s’est mis à dos son employeur pour de nombreux cas de vol de bétail. Licencié, il s’est vengé en mettant le feu à son daara.
A. B est un berger qui a la rancune tenace. Licencié par Mb.F. qui l’avait chargé de surveiller sa centaine de têtes de bétail, il s’est vengé en incendiant son daara. Cela s’est passé à Ndam, une contrée située à quelques encablures de la ville sainte de Touba. ‘’J’ai agi de la sorte car je ne supportais pas qu’il m’ait licencié. Je me suis vengé sur le marabout. J’avais dit que mes habits avaient été brûlés par le feu mais ce n’est pas vrai. Je suis bien l’auteur de cet incendie’’, a fini par déclarer le berger. Car les gendarmes ont dû s’employer pour le confondre et le pousser aux aveux. Dans un premier temps, il a confié qu’il avait passé la nuit chez un ami. Que c’est lui qui avait appelé au secours, après avoir constaté l’incendie.
Malheureusement pour lui, les hommes du Commandant Madiodio Niang ont vérifié l’information. Il s’est avéré qu’il avait raconté des cracks. Soumis à un feu roulant de questions, il a fini par craquer. Selon son ancien employeur, le berger ne lui donnait plus satisfaction depuis longtemps. Le saint homme renseigne qu’à plusieurs reprises, le berger a volé une partie de son cheptel pour aller l’écouler dans le marché noir. D’où sa décision de le renvoyer. Avant-hier, vers les coups de 6h du matin, alors que la plupart des talibés du marabout étaient soit au champ ou en train de mémoriser leurs versets coraniques, il a mis le feu dans le daara. Les constructions étant en baraque, le feu a rapidement pris et s’est propagé, sans qu’on ne puisse rien faire.
Après avoir porté l’affaire devant la gendarmerie de Touba, le marabout, dit-on, a voulu se raviser et retiré la plainte, mais la machine judiciaire s’était déjà enclenchée.
CHEIKH THIAM