Mariama Ndiaye le tue d’une manière atroce
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Mariama Ndiaye encourt 20 ans de réclusion criminelle, si le président de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar suit le réquisitoire du parquet. Elle est accusée d’avoir tué son nouveau-né, en appuyant son pied sur une brique qu’elle avait déposé sur le ventre de l’enfant.
Mariama Ndiaye a comparu hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Elle est accusée d’avoir tué son fils à peine né, après avoir accouché dans le domicile de ses patrons. La jeune dame, domestique de son état, a mis au monde son enfant le 14 mars à 4 h, chez ses employeurs où elle dormait. Pour se débarrasser du nouveau-né, elle le couche sur le sol et dépose une brique sur son ventre avant d’appuyer son pied dessus.
La demoiselle, qui croyait que son crime n’allait jamais être découvert, en allant faire tranquillement ses travaux domestiques, a vite déchanté. En effet, vers 12 h, une occupante de la maison fait la découverte macabre et informe les maîtres des lieux. Tous les soupçons se sont dirigés vers la domestique qui a vite été appréhendée. Au commissariat de Dieuppeul, elle reconnaît sans ambages son atrocité.
Toutefois, lors de son face-à-face avec le procureur de la République, elle amoindrit la gravité de son acte en déclarant qu’elle avait enveloppé son bébé dans une couverture. A l’en croire, celui-ci avait bel et bien pleuré, mais elle ne pouvait pas le garder. Ce, pour échapper à la honte. ‘’Je ne voulais pas que mes parents se fâchent contre moi. Mon copain avait décidé de reconnaître l'enfant. Toutes mes trois sœurs ont eu des enfants hors mariage’’, avait-elle soutenu devant le substitut du procureur.
Hier, lors de son jugement, Mariama Ndiaye a balayé d’un revers de main tous ces propos qui lui sont prêtés. Avare en paroles, elle dit tout simplement : ‘’Je l’ai déposé à la terrasse. A sa naissance, l’enfant n’avait même pas de nombril.’’ Selon les témoignages de son ancienne patronne, elle paraissait traumatisée. En plus, dit-elle, Mariama portait tout le temps des habits amples. Elle passait toutes les nuits à pleurer et le lendemain, elle faisait correctement son travail, sans adresser la parole à personne.
Dans ses réquisitoires, la représentante du ministère public reste convaincue que l’intention d'ôter la vie à cet enfant était plus que manifeste. ‘’Elle a dit que le père avait décidé de reconnaître l'enfant. Elle n'émet aucun signe de regret. Elle a tué son enfant sans pitié. C'est le comble de la méchanceté. Elle ne mérite aucune clémence’’, s’est offusqué la représentante du parquet qui a requis 20 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Mariama Ndiaye.
La défense a, pour sa part, sollicité une application bienveillante de la loi pénale.
L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 22 novembre prochain.
MAGUETTE NDAO