Ce weekend, les populations de la commune de Ngor se sont mobilisées pour entreprendre le nettoyage des rues, l'embellissement, le reboisement et le nettoyage des fonds marins, dans le cadre de la Semaine de l’environnement, mais aussi du projet de la commune visant à mieux vendre cette destination touristique très prisée par les Sénégalais et les étrangers.

Ce samedi et ce dimanche, les habitants de Ngor, accompagnés d’une délégation rwandaise, se sont unis de façon exemplaire pour entreprendre le nettoyage des rues, l'embellissement, le reboisement et le nettoyage des fonds marins. Vêtus de t-shirts verts arborant l'inscription "La commune change avec vous et pour vous", et de casquettes blanches, équipés de leur matériel de nettoyage, ils ont travaillé de la plage jusqu'à l'île, en parcourant les rues, tels des Rwandais pratiquant l'’’umuganda’’, motivés par des chansons dont les airs rappellent ceux du Casa Sports. Rien n'a été laissé au hasard par ces personnes déterminées à rendre leur environnement d'une propreté éclatante.

"Pour nous, Ngor est une belle destination. Donc, il faut l’entretenir, l’embellir davantage. L’optique, c’est de faire du benchmarking, s’inspirer d'ailleurs et l’appliquer ici. L'’umuganda’ est une belle initiative que nous aimerions bien dupliquer et appliquer à Ngor", a expliqué Maguèye Ndiaye, qui était accompagné par le maire de Ouakam, Abdoul Aziz Guèye, et l'ambassadeur du Rwanda au Sénégal, Jean-Pierre Karabaranga. Son objectif est d’impliquer les populations sur les questions relatives au maintien de la propreté et à la protection de l'environnement, comme le veut le président Bassirou Diomaye Faye.

D’ailleurs, étant donné que la qualité de l'eau de baignade de Ngor est considérée comme mauvaise en raison des branchements clandestins des canaux déversant leurs eaux dans la mer, le maire lance un appel à l’État et aux services compétents. "Dans la zone, il n’y a pas de réseau d’assainissement. Malheureusement, les eaux usées sont déversées dans la mer, ce qui pollue davantage l’eau et crée beaucoup d’inconvénients. Donc, nous lançons un appel au chef de l’État, mais également à l’Onas et à la Direction du cadre de vie pour leur demander de nous apporter leur concours. Parce que ce ne sont pas des compétences transférées", a indiqué Maguèye Ndiaye. "Toutefois, la mairie a l’obligation de sensibiliser et d'inviter les gens à ne pas déverser les eaux usées dans le canal qui les amène à la mer", a invité le maire qui précise que malgré ce niveau de pollution, "on peut toujours se baigner à la mer de Ngor".

Ce weekend, pour le nettoyage des fonds marins, l’association des plongeurs, qui maîtrise le cadre, a pris à bras-le-corps la problématique. Le président de la commission environnement, El Hadj Oumar Sèye, a salué le nouveau projet "Ngor ville propre" lancé par la mairie. "C’est un projet que le maire a mis en place, parce qu'aujourd'hui, Ngor est une destination incontournable. Nous sommes entourés par le littoral. Notre volonté est que ce soit un environnement propre", a déclaré le propriétaire de Surfer Paradise.

Le maire de Ouakam, qui a effectué le déplacement, salue cette initiative et espère son expansion. "C’est une excellente initiative qui démarre à Ngor mais qui va s'étendre à Ouakam, Yoff, etc. Nous travaillons sur un plan global, une intercommunalité. Et je pense que nous sommes sur la bonne voie", a soutenu Abdoul Aziz Guèye. Appelant au changement de mentalités, il demande aux administrés de s'approprier ce projet. "Le développement est une question de mentalité. Nous travaillons actuellement sur cela. Il faut maintenir cette propreté et pérenniser ces journées d’action pour qu’au fil du temps, les gens changent de mentalité. Il faut que la propreté soit inculquée aux plus jeunes", a indiqué l’édile.

Le Rwanda étant un bon exemple de ce genre d’initiative, Jean-Pierre Karabaranga se réjouit d'être partie prenante. "Nous sommes très heureux d'être associés à cette initiative du maire. La protection de l’environnement et l'embellissement du cadre de vie nous tiennent à cœur en tant que rwandais", a déclaré l’ambassadeur.

BABACAR SY SEYE