Le hold-up des Étalons face aux Lions
Le Sénégal se rate pour son premier match face au Burkina Faso, dans cette phase éliminatoire de la Can Maroc-2025. Tenus en échec par les Étalons, les Lions sont classés 3e à l'issue de cette première journée et doivent déjà remonter la pente lundi prochain face au Burundi.
Un sacré coup dur ! Alors que la victoire était quasiment acquise, les Lions se sont fait rattraper dans le temps additionnel, face aux Étalons. Mais les hommes d'Aliou Cissé ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, car à plusieurs reprises, ils ont eu l'occasion de tuer tout suspense dans ce match, notamment en première période.
Dans les premières minutes de ce choc du groupe L, point de round d'observation. Le Sénégal assume son rang de favori en monopolisant le ballon. Intraitable au milieu et solide en défense, les Lions ne sont globalement pas inquiétés par l'adversaire. Même si ce dernier, par intermittences, a essayé de faire jeu égal. Encore une fois maîtres du milieu de terrain, Gana Guèye, Pape Matar et Sadio Mané, en électron libre, gênent considérablement les sorties de balle des Étalons. C'est ainsi qu'à la 12e mn, le joueur d'Al-Nassr chipe un ballon dans le camp adverse et trouve Ismaïla Sarr. Ce dernier pouvait tenter sa chance, mais se montrant altruiste, cherche à servir Nicolas Jackson. L'attaquant de Chelsea loupe le cadre.
Malgré cette première chaude alerte, les Burkinabé ont continué à jouer avec le feu au milieu de terrain. Cette fois-ci, Nicolas Jackson chipe le ballon et glisse directement une petite passe à Sadio Mané. L'homme aux 44 buts avec l'équipe nationale, seul face au portier adverse, ne tremble pas. D'une frappe ras de terre, il trompe Hervé Koffi qui ne peut que constater les dégâts : 1-0 pour le Sénégal, à la 15e mn.
Dès lors, les assauts sénégalais sont plus intenses, mais de mauvais choix font que le score n’évolue pas, alors qu'il y avait largement de la place pour se mettre à l'abri.
Au retour des vestiaires, le Burkina Faso est revenu avec un tout autre visage. Les protégés de Brama Traoré accaparent même le ballon durant les 10 premières minutes. Après tout, le score n'était que de 1-0, rien n'était encore perdu. Côté sénégalais, l'occasion de faire le break tarde encore à venir. Les entrées successives de Lamine Camara, Habib Diallo ou encore Ilimane Ndiaye sont insuffisantes pour accroître le score. Un sentiment d'insécurité s'installe, un scénario catastrophe, un hold-up n'est pas loin.
Un air de déjà-vu
Et comme en fin de première mi-temps, le Burkina Faso obtient un coup franc bien placé au bout du temps additionnel de la seconde manche. Cette ultime opportunité est très bien exécutée. Tapsoba saute plus haut que tout le monde, à la suite d'un ballon parfaitement déposé par son coéquipier. Le défenseur du Bayer Leverkusen remet la balle de la tête pour retrouver Ousseni Bouda, étrangement seul dans la surface de réparation. Il n'a plus qu'à pousser le cuir au fond des filets. Seyni Dieng écarte les jambes pour stopper l'occasion ; insuffisant. Le Burkina Faso revient au score et rapporte du coup un point quasi inespéré de Dakar.
Ces deux points perdus en fin de rencontre accentuent davantage ce nouveau problème qui prend de l’ampleur dans la Tanière.
Le Sénégal gère apparemment mal ses fins de rencontres. On se souvient du dernier match contre la République démocratique du Congo où les Lions se faisaient rattraper à la 85e mn.
Toujours est-il que le Sénégal, 3e à l'issue de cette première journée, est obligé de rectifier le tir lundi prochain face au Burundi, surprenant premier du groupe L.
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ALIOU CISSÉ “J’assume totalement ce résultat” En conférence de presse, Aliou Cissé ne s'est pas dédouané, après cette contre-performance. Ainsi au premier front, il a voulu endosser la responsabilité de cette déception de Diamniadio. “La première mi-temps a été correcte, comme contre la RDC. Concernant les pistons, on a sorti Ismaïla pour amener Jakobs. Habib Diarra n’était ni émoussé, ni fatigué, ni blessé. On ne change pas pour changer. On est déçu d’avoir pris ce but-là à la dernière minute. Comme c’est moi l’entraîneur, j’assume totalement ce résultat. Mais ce n’est pas vrai que notre plan n’a pas été bon. Ce que j’ai trouvé, c’est qu’on n’a pas été efficace sur les deux surfaces.” En outre, en essayant de garder la motivation de ses troupes intacte, l'entraîneur a tenté d'expliquer cette mauvaise habitude consistant à concéder des buts en fin de rencontre. “Je pense qu’il faut retrouver de la solidarité. On va essayer de remobiliser les garçons parce qu’il reste encore beaucoup de matchs. Ça commence à faire beaucoup (d’encaisser en fin de match). Où se trouve le problème ? Je pense que c’est mental. On a accumulé beaucoup d’erreurs. Il faut qu’on retrouve cette agressivité défensive”. Un public clairsemé Le 30 août dernier, à l'occasion de la présentation de la liste des 26 joueurs, Aliou Cissé avait lancé un appel aux supporters, en les invitant à envahir le stade, mais surtout à assurer l'ambiance et à pousser les 11 Lions sur le rectangle vert. Le moins que l'on puisse dire est que le message de l'entraîneur n'a pas trop fait écho. Les gradins du stade Abdoulaye Wade étaient un peu trop clairsemés. Cependant, les inconditionnels des Lions, c'est-à-dire le 12e Gaindé, Allez Casa ou encore Lebou Gui, ont assuré le spectacle en tribune. Distinctement vêtus de vert, jaune et rouge, ils ont poussé tant bien que mal Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Pape Matar Sarr et compagnie. Seulement, il faudra faire encore beaucoup, mieux lors de la prochaine sortie des Lions, peut-être lundi prochain à Bujumbura contre le Burundi, qui sait ? |
MAMADOU DIOP
