Publié le 25 Mar 2021 - 01:29
NON-PARTICIPATION À LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024

Bara Dolly propose d’assurer les arrières de Macky Sall 

 

Ne pas poursuivre le président de la République et sa famille, c’est la proposition faite par le coordinateur départemental du parti Bokk Guis-Guis de Mbacké.

 

Malgré l’accalmie notée ces derniers jours, après la vague d’émeutes qui a touché le pays, dans la semaine du 3 au 8 mars derniers, le front politique reste en ébullition. Bien décidé à redorer son blason face au retour en force de l’opposition dopée par la tournure des événements consécutifs à l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, le parti au pouvoir multiplie les attaques envers son principal concurrent, le député Ousmane Sonko.

Lors d’un meeting organisé par les soutiens du président de la République, le ministre de la Justice, dans des propos rapportés dans la presse, aurait affirmé : ‘’Il (Sonko) veut la mort de tous les Sénégalais, car il vient de toucher le fond politiquement et cherche à entraîner tout le Sénégal dans sa chute.’’

Du côté du leader du Pastef, l’on alerte déjà sur un discours totalitaire qui menace la stabilité du Sénégal. Ousmane Sonko met également en garde contre un nouveau complot, comme il en a déjà qualifié les accusations de viols et de menaces de mort qui le visent. ‘’Le prochain sera lié au terrorisme. Ils ont traité tout le peuple sénégalais de terroriste. Cela ne m’étonnerait pas que, dans les prochains jours, un acte jugé terroriste soit fomenté pour créditer cette thèse. Je demande aux populations d’être vigilantes’’, a averti le député lors de sa visite au syndicaliste Dame Mbodj, arrêté pour quelques jours dans le tourbillon entraîné par l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko.

Assurer les arrières de Macky Sall

Ce nouveau regain de violence dans les discours politiques montre que la tension reste vive, malgré le retour au calme, après les violentes manifestations. Au-delà du nouvel homme fort de l’opposition, c’est la participation ou non du président de la République à la Présidentielle de 2024 qui fait débat. Une source éventuelle de tensions. Pour trouver une solution à cette ‘’impasse’’, le vice-président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale a eu une idée : assurer les arrières du président de la République, pour le convaincre de renoncer à un 3e mandat.

Abdou Mbacké Bara Dolly a soutenu être en train de rédiger un formulaire à proposer aux leaders de l’opposition et futurs candidats à la magistrature suprême, pour que ces derniers s’engagent à ne pas poursuivre Macky Sall et sa famille. ‘’Je vais proposer à tous les leaders de signer ce formulaire pour s’engager à ne pas poursuivre Macky Sall, sa femme et ses enfants, s’il quitte la présidence en 2024. Cela va se faire. Nous sommes prêts pour signer cette entente’’.

Très confiant sur l’issue de cette entreprise, le député de Bokk Guis-Guis (opposition) assure même, dans la foulée, que le président de la République ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024. L’intéressé maintient encore le flou autour de ses intentions, malgré les interprétations diverses de ses propos. Il avait déclaré qu’il ne répondrait ‘’ni oui ni non’’ à la question de savoir s’il se présentera pour un 3e mandat à la tête du pays.  

Premières dissensions au sein de l’opposition ?

Les déclarations du coordinateur départemental du parti Bokk Guis-Guis de Mbacké n’engagent toutefois pas le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) mis en place après les heurts qui ont marqué le pays. D’ailleurs, dans ses précisions, Abdou Mbacké Bara Dolly soutient que son parti n’appartient pas à cette coalition qui regroupe des partis politiques et des membres de la société civile.

Cette position peut être un premier pas vers la rupture de l’engagement remarqué autour d’Ousmane Sonko et surtout précipité, avec le début de procédure de levée de son immunité parlementaire. Comme un seul homme, l’opposition sénégalaise s’était dressée aux côtés du leader du Pastef. Maintenant qu’il a été placé sous contrôle judiciaire, les divergences d’opinion peuvent reprendre. Et le député ne s’est pas gêné, en évoquant la question : ‘’Notre combat, c’est pour la restauration de la démocratie et le respect du calendrier républicain. Se mobiliser tous ensemble pour restaurer la démocratie et l’État de droit. Mais cela ne signifie pas qu’Ousmane Sonko est notre chef. Il n’est pas notre chef, ni le chef de l’opposition. Chacun de nous a son parti et son leader politique. En ce qui me concerne, en matière politique, je n’ai qu’un seul leader politique, c’est Pape Diop. Ousmane Sonko est mon ami, mais cela ne dit pas que j’accepterai pour lui ce que j’avais refusé à Idrissa Seck. S’il y a lieu de choisir un chef de l’opposition, c’est le Parti démocratique sénégalais qui mérite ce statut. Parce qu’il a plus de députés à l’Assemblée nationale.’’  

CHEIKH BAMBA DIEYE, SUR LA PROPOSITION D’ABDOU BARA DOLLY MBACKE

‘’Un non-sens pour un président qui a bien gouverné son pays’’

La proposition faite par le député Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké d’assurer les arrières du président Macky Sall, s’il ne se présente pas à la Présidentielle de 2024, n’est pas du goût de tous. Cela a même été qualifié d’un ‘’non-sens pour un président qui a bien gouverné son pays’’ par son collègue parlementaire Cheikh Bamba Dièye.

De l’avis de l’ancien maire de Saint-Louis, ‘’ce sont deux choses qui ne sont pas liées. Le troisième mandat n’est pas un droit et y renoncer n’est pas une faveur faite au Sénégal. La promesse de non-poursuite est inutile pour un président de la République qui a bien gouverné son pays’’.  

Le leader du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël, explique qu’une éventuelle assurance de ne pas poursuivre un président de la République ‘’devient un non-sens, lorsqu’il s’agit d’un homme d’Etat qui a fauté avec des deniers publics. Un tel acteur politique ne mérite aucune protection’’.    

Lamine Diouf

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