Les femmes prêtes à saisir les juridictions africaines
Le non respect de la parité dans le nouveau bureau de l’Assemblée nationale continue de susciter des vagues de contestation. Après les deux députées, Aïda Mbodj et Hélène Tine, qui ont fustigé la démarche, ce sont les organisations de femmes et de la société civile qui veulent porter le combat. Et c’est le Caucus des femmes leaders pour la parité qui monte au créneau, demandant au président de la République et au président de l’Assemblée nationale d’effacer ce qu’il qualifie de ''tache odieuse sur le linge immaculé de notre démocratie''. En conférence de presse, hier, au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), ces femmes leaders comptent même, s’il le faut, ‘’saisir les juridictions supranationales comme la CEDEAO et la Cour africaine des droits de l’Homme''. Des femmes parlementaires ont assisté à cette rencontre. Il s’agit de Aïda Mbodj, Awa Diop, Seynabou Wade, Hélène Tine. Selon la députée maire de Bambey, si la parité n’est pas respectée à l’Assemblée nationale, ''c’est parce qu’il n’y a pas de séparation des pouvoirs''. Ainsi, ajoute-t-elle, ''c’est le président de la République qui distribue les postes, et si l’application de la parité fait défaut, c’est parce qu’il l’a voulu ainsi''. C’est gênant qu’on cite toujours en exemple le Sénégal et qu'on torpille cette loi sur la parité, se plaint Hélène Tine. ''Nous devrons dire à la face du monde que le Sénégal n’a pas le droit de reculer devant cette loi. Il faut qu’on vilipende les autorités qui veulent torpiller cette loi et crier sur tous les toits pour que ce qui est arrivé ne se reproduise plus'', cogne la députée de Bës du ñakk. Quand à la députée libérale Awa Diop, elle ne ''comprend pas ce qui gêne le président Macky Sall et son parti dans la parité''.